L’ex-ministre de l’Intérieur, en poste en 2012 au moment de l’affaire Merah, a indiqué ce jeudi sur RTL que si l’identification de Merah avait été plus rapide, les victimes de l’école juive auraient sans doute été sauvées.
C’est une déclaration en forme de regret. Malgré une enquête qu’il estime extrêmement rapide pour identifier Mohamed Merah en 2012, le ministre de l’Intérieur de l’époque Claude Guéant a dit sur RTL ce jeudi matin :
Si on avait gagné une demi-journée sur l’identification de Merah on aurait sans doute sauvé les enfants”
Cette déclaration, tardive, plus de 5 ans et demi après les faits et alors que se tient le procès en Cour d’assises spéciale à Paris, fait écho aux déclarations de l’ex-patron du renseignement toulousain venu témoigner lundi.
Christian Balle-Andui avait indiqué que ses services avaient été tenus à l’écart de l’enquête après la tuerie de Montauban le 15 mars et que s’il avait alors pu visionner les images des caméras de surveillance “Merah aurait été identifié à 60 %” en raison notamment de sa silhouette et de sa corpulence.
Surtout, l’ex-policier avait indiqué avec transmis le 16 mars une liste d’une douzaine de noms d’islamistes à sa hiérarchie parisienne, sur laquelle figurait le nom de Mohamed Merah. Une liste dont la direction du renseignement intérieur n’avait pas tenu compte, penchant alors pour la piste de l’extrême-droite.
Les “regrets” de Claude Guéant arrivent donc un peu tard. Bizarrement (ou pas), l’ex-ministre s’exprime sur ce sujet à la fois juste après les déclarations de l’ancien policier toulousain et le jour où son ex-bras droit, Bernard Squarcini, ex-patron du renseignement intérieur, doit être entendu par la Cour d’assises.
Une manière de lui renvoyer la patate chaude. Et de lui laisse endosser seul les manquements, couacs et dysfonctionnements des services du renseignement intérieur à l’époque.