À partir de samedi 19 heures, la France sera de nouveau placée sous cloche pour quatre semaines. Si les sorties restent autorisées, les écoles devront fermer leurs portes tout comme les commerces non essentiels. À Montpellier et à Nîmes, on accueille les derniers clients avant de baisser le rideau.
À Montpellier ce vendredi, il flotte comme un parfum de soldes : les rues commerçantes du centre-ville sont bondées. Pourtant, les clients ne sont pas venus pour les rabais. Ils profitent en réalité d'une dernière session shopping avant l'entrée en vigueur des nouvelles mesures ce samedi à 19 heures.
Dans son allocution télévisée mercredi soir, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des commerces non essentiels au moins jusqu'au 2 mai prochain inclus. Parmi les boutiques concernées, les enseignes d'habillement, les salons de beauté, les parfumeries ou encore les magasins de jouets.
À partir de ce samedi soir et pour 4 semaines, les mesures de freinage déjà en vigueur dans 19 départements seront étendues à tout le territoire métropolitain. pic.twitter.com/NaYUKv65o8
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 31, 2021
Croisées dans la Grand Rue Jean Moulin, ces jeunes femmes se sont donc pressées dans les magasins pour refaire leur garde-robe en prévision de l'été. "J'ai une robe et des talons ! Il fallait vraiment venir maintenant parce qu'après tout va fermer", confie l'une d'entre elles. "C'est un moment de plaisir, on est contente de le faire", ajoute son amie.
À Montpellier, un nouveau coup dur pour les commerçants
Les commerces espéraient passer entre les gouttes et échapper à une nouvelle fermeture, la troisième en l'espace d'un an. À Montpellier toujours, le confinement tombe au plus mal pour la propriétaire de cette boutique de décoration et de bijoux.
Nous avions décalé toutes nos commandes en janvier-février car on s'attendait à un confinement à cette période-là. Là, on vient tous de passer nos commandes de printemps. Depuis ce matin, on ne fait que des réceptions de marchandises pour finalement fermer aussi sec !
Mêmes inquiétudes du côté des vendeurs ambulants. Situé en face de l'Office de Tourisme sur la place de la Comédie, le stand de vêtements de cette commerçante va lui aussi devoir fermer. "On arrive sur les beaux jours, c'est assez dur à digérer. Après il faut positiver et se dire qu'on a la santé... et on mangera des patates tant pis !"
La peur de la faillite
Dans la ville voisine de Nîmes, le moral n'est pas non plus au beau fixe. Ce gérant d'une boutique de vêtements appréhende ce nouvel épisode de fermeture. "Ce qu'on ne sait pas encore, ni nos comptables, c'est comment on va être aidé", déplore-t-il. Dans sa rue, pas moins de trois commerces ont mis la clé sous la porte cette année.
Non loin de là, le propriétaire d'un magasin spécialisé dans le sport a décidé de faire de la résistance : pendant ces quatre semaines, et pour la première fois depuis le début de l'épidémie, il ne fermera pas. Il mise sur ses quelques produits alimentaires en vente pour éviter les amendes.
Je serais moins perdant si je prenais une amende que si je ne vendais rien du tout. Pour l'instant, je n'ai rien récupéré de mes arrêts forcés lors des précédents confinements.
À Nîmes, d'autres commerçants envisagent quant à eux de remettre en place le "click and collect" dans l'espoir de limiter la casse.