Tard dans la soirée du 1er mai, l'Agence Régionale de Santé d'Occitanie a revu son bilan journalier des victimes du COVID-19, en réhaussant le nombre de décès et de retours à domicile. En cause : des doutes sur les chiffres transmis par 2 hôpitaux du Lot et de l'Aude. Explications.
Dans son bilan journalier des victimes du COVID-19, l’Agence Régionale de Santé d'Occitanie a mis en doute, tard dans la soirée du 1er mai, les données envoyées par 2 hôpitaux. L'ARS a donc revu à la hausse le nombre de décès et de retours à domicile.
[#Coronavirus] Le bulletin de suivi de l'activité hospitalière en #Occitanie s'accompagne ce soir de la mise à jour de la carte qui synthétise les indicateurs de suivi de l'activité épidémique en France.
— ARS Occitanie (@ARS_OC) May 1, 2020
Consultez le bulletin récapitulatif @ARS_OC : pic.twitter.com/UemyXsbbLR
"Incohérences"
Dans son bulletin de 22 heures, publié après un premier communiqué en fin d'après-midi, l’ARS note des "incohérences" dans les statistiques transmises par 2 hôpitaux de l’Aude et du Lot. Ces établissements faisaient état d’une forte baisse du nombre de décès et de retours à domicile. Ainsi, dans le Lot, on recensait 6 décès de moins sur 24 heures et une diminution de l'ordre de 50 retours à domicile.
Ce n'était pas cohérent. Il y a un doute et on essaie de savoir pourquoi il y a eu un tel redressement statistique. Il peut y avoir plusieurs explications.
Première hypothèse : la manière dont sont répertoriés les décès
Dans les saisies effectuées par les hôpitaux régionaux, il est arrivé qu'on ait des réajustements parce qu'un décès avait été rentré dans une case "COVID" et qu'après débat, les équipes médicales les avaient requalifiés en décès "Hors COVID".
Car il faut savoir que lorsqu'un patient décède, on le classe soit parmi les décès dus au coronavirus, soit parmi ceux dus à d’autres causes. Or, certains malades ont à la fois le COVID-19 et aussi d’autres pathologies ou affections de longue durée. Il est donc parfois difficile de faire la différence. Ce classement peut donc être revu après coup.
Seconde hypothèse : une confusion dans des retours à domicile
Même chose pour les retours à domicile. Les patients qui quittent l’hôpital ne sortent pas tous d’un service COVID. Certains ne font qu’un passage aux urgences pour un dépistage préventif. Par ailleurs, d’autres rentrent non pas chez eux, mais en Ehpad. Il peut donc y avoir confusion dans les chiffres et des erreurs dans le "codage hospitalier" des sorties.
Se donner le temps de recompter
En conséquences, l’Agence Régionale de Santé d'Occitanie a préféré se donner le temps de recompter. En attendant, elle a publié hier soir un correctif avec de nouveaux chiffres qui ne tenaient pas compte des données des 2 hôpitaux en question. Des chiffres, donc, indicatifs. Pour la situation à l’instant T, il faudra attendre un peu.
Nouveau rattrapage après le week-end prolongé ?
D'autant qu'en ce week-end prolongé, l'activité des établissements de santé est moindre par rapport à la semaine. La saisie des données est ralentie. Le nombre de prélèvements est également inférieur aux autres jours.
Les hôpitaux remplissent quand ils le peuvent, on ne leur en veut pas là-dessus, ils sont sous tension.
Il faudra donc peut-être s'attendre à un nouveau rattrapage lundi 4 mai.