Carole Delga, tête de liste PS-PRG en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, met en garde contre une victoire du FN dans sa région, où l'extrême-droite termine en tête du premier tour des régionales. Le PS se trouve comme prévu en position relativement confortable dans la nouvelle grande région.
Une deuxième place plus confortable que prévu
Carole Delga, tête de liste PS-PRG en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, a mis en garde contre une victoire du FN dans sa région, où l'extrême droite termine en tête (31,4%) du premier tour des régionales.
"Je le dis ce soir avec gravité : l'extrême droite à la tête de notre région serait un immense gâchis et une insulte à notre Histoire", a-t-elle tweeté.
"Ce soir, un immense gâchis parce que l'extrême-droite, ce n'est pas l'ordre, c'est le désordre et la peur à tous les étages", a ajouté l'ancienne secrétaire d'Etat qui termine en deuxième position (23,1 à 24,8%) devant Dominique Reynié (Les Républicains, 19 à 19,7%) qui a annoncé dimanche soir qu'il se maintenait au second tour.
Donnée gagnante dans les derniers sondages, Carole Delga doit faire face à un éparpillement des voix de gauche, le candidat Europe Ecologie Les Verts/Front de gauche Gérard Onesta étant crédité pour l'instant de 10% des suffrages.
Le PS en recul
En 2010, lors des dernières élections régionales, le socialiste Martin Malvy avait obtenu 40,93 % des voix, au premier tour, loin devant son adversaire UMP, la maire de Montauban, Brigitte Barèges (21,75 %), en Midi-Pyrénées.
En Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, quant à lui, avait recueilli 34,28 % des voix, contre 19,63 % pour le candidat UMP Raymond Couderc.
Contexte national ? Sanction gouvernementale ?
Dans cette nouvelle grande région, grande comme la République tchèque, où la gauche est mathématiquement et historiquement majoritaire, la bataille est rude entre les socialistes et les écologistes/communistes.
Il est en outre difficile pour Carole Delga d'exister dans l'ombre des Frêche et Malvy, les deux anciens "seigneurs" régionaux.
Quel report ?
“Je mesure toute ma responsabilité, placée ce soir comme l'unique rempart contre le Front National. L'extrême droite à la tête de la région serait un immense gâchis. J'appelle à me rejoindre tous les démocrates et les républicains. Je lance un appel solennel aux abstentionnistes", a déclaré dimanche soir Carole Delga.
"Dimanche prochain, notre région doit rester dans le camp de la République", écrit Carole Delga dans un autre message estimant que les électeurs l'avait placée en situation d'être "le seul rempart aux idées d'extrême droite".
Elle s'est aussi engagée à "réaliser le rassemblement le plus large".
"Je lance un appel citoyen aux abstentionnistes qui demeurent, hélas, le premier parti de notre région, et au-delà, de notre pays", écrit encore Carole Delga. "Cette situation politique n'est pas une fatalité et nous devons, par notre mobilisation et notre responsabilité, y répondre."
Pour José Bové, "Carole Delga et Gerard Onesta doivent lancer dés ce soir une dynamique commune pour une région solidaire, écologiste et ambitieuse".
Quant à Damien Alary, le président sortant de la région Languedoc-Roussillon, il a déclaré dimanche soir sur France 3 : “la droite s'effondre au profit du Front National. Si Carole Delga arrive en seconde position, c'est parce que c'est la seule qui peut battre le FN mais aussi parce que le bilan des sortants est bon”
Le temps des négociations
On savait que l'entre-deux tours serait musclé, Philippe Saurel et Gérard Onesta voulant négocier âprement leur soutien.
Pour Carole Delga, l'enjeu était d'être nettement devant le candidat EELVn afin que celui-ci ne puisse être trop exigeant au lendemain du premier tour. Selon les dernières estimations, Gérard Onesta recueillerait entre 9 et 10 % des voix, Phillipe Saurel entre 5 et 6 %.
Le pari de Carole Delga est donc gagné sur ce point mais l'union reste à faire.
Les négociations ont déjà commencé et comme l'a dit Gérard Onesta sur le plateau de France 3, c'est cette nuit ou jamais.
Je mesure toute ma responsabilité, placée ce soir comme l'unique rempart contre le Front National.