Rouvrir au plus vite, l'abattoir gardois d'Alès, fermé depuis le 15 octobre, est une volonté générale en Cévennes. Mais c'est un objectif affirmé et non une certitude. Après la table ronde qui s'est tenue, ce vendredi, à la sous-préfecture, cette réouverture pourrait intervenir avant fin janvier.
Bouchers, éleveurs, élus et employés ont réclamé, il y a 15 jours, la réouverture le plus vite possible de l’abattoir d’Alès.
La structure gardoise est fermée depuis le 15 octobre, après des faits de maltraitance à animaux révélés par les images d’une association.
Reçus par le maire Max Roustan, puis en sous-préfecture, les professionnels de la filière viande avaient fait part de leur inquiétude.
Un consensus s'est dégagé entre les principaux acteurs de la filière, les élus et les représentants de l'État pour acter une réouverture rapide", dans quelques semaines ou un maximum de deux mois, a déclaré Max Roustan, le maire (LR) de la ville, à l'issue d'une table ronde réunie par Olivier Delcayrou, sous-préfet d'Alès.
Cette réouverture ne se fera pas tout de suite. L’objectif affiché lors de la table ronde de ce vendredi, est de relancer l’activité avant fin janvier, mais dans des conditions "irréprochables et transparentes". Pas question donc de se précipiter. Mais élus, éleveurs et représentants de l’Etat sont unanimes, cet outil artisanal et de proximité doit être conservé. Il est économiquement indispensable pour la filière, même s’il n’est pas d’une rentabilité extraordinaire.
Le maire d’Alès, en revanche, sollicite l’aide de ses collègues pour assurer le fonctionnement de cet abattoir municipal. La ville va d’ailleurs passer la main et confier la gestion de cette installation, à une structure qui reste encore à définir.
Nous avons souhaité rouvrir mais pas à n'importe quel prix", a assuré Luc Hincelin, représentant des éleveurs, souhaitant "des contrôles, de la qualité et une structure durable". "Si demain l'abattoir ferme, tous les éleveurs locaux vont plonger", affirme-t-il.
Un audit va être lancé pour établir une sorte d'étude de marché.
Une table ronde à Alès pour sortir de la crise
La table ronde organisée vendredi soir, en sous-préfecture d'Alès, réunissait le maire, le député, le président du Conseil départemental du Gard, les présidents de la chambre d'agriculture et celle des métiers ainsi que des représentants de la filière viande, sous l'égide du sous-préfet, Olivier Delcayrou.
Tous ont entériné l'aspect indispensable de l'abattoir, outil de développement économique au service d'une filière, l'élevage, qui n'est pas en crise dans les Cévennes.
Selon Max Roustan, "la fermeture a entraîné des pertes colossales pour cet établissement municipal".
Au cours de la conférence de presse qui a suivi, plusieurs annonces ont été faites:
- La ville d'Alès, propriétaire et unique gestionnaire de l'abattoir jusque là, va passer la main à une structure collégiale encore à définir, impliquant la filière viande mais aussi le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.
- Un audit va être réalisé pour définir les besoins de la filière viande et les aménagements à prévoir dans l'abattoir pour mettre l'outil en adéquation avec ces besoins, en tenant compte des impératifs économiques.
- La réouverture de l'abattoir pourrait intervenir d'ici fin janvier, mais uniquement "si les conditions d'abattage sont irréprochables et dans une totale transparence" a précisé le sous préfet d'Alès, Olivier Delcayrou.