Les abattoirs d'Alès sont-ils menacés ? La question se pose. Des travaux importants de mise aux normes doivent y être menés. Mais la recherche de financement est compliquée.
Pascal Duplan est éleveur ovins et bovins dans les Cévennes depuis 30 ans. L'année a été difficile pour son exploitation entre l'augmentation du gazole, des engrais et la sécheresse. Et c 'est maintenant l'abattoir d'Alès qui menace de fermer.
"Toute notre production passe par l'abattoir d'Alès qui est à 11 km de l'exploitation. Aujourd'hui, si l'abattoir d'Alès ferme, cela veut dire partir dans les départements voisins à deux de route. Et ce ne sera plus possible économiquement et physiquement", confie Pascal Duplan.
Comme Pascal, une centaine d'éleveurs dépendent de l'abattoir d'Alès, un établissement ancien qui doit faire l'objet d'importants travaux.
Nos journalistes de France 3 Pays Gardois Alexandre Grellier et Eric Mangani n'ont pas eu accès à cet abattoir. "Nous aurions aimé pouvoir faire notre métier aujourd'hui et montrer l'abattoir d'Alès en fonctionnement, notamment pour se rendre compte de l'ampleur des travaux à réaliser. Malheureusement, cela ne sera pas possible. Les administrateurs de l'abattoir, et plus particulièrement la ville et l'agglomération d'Alès ont accepté de nous accueillir, mais en dehors des heures de travail", a déclaré à l'antenne notre journaliste Alexandre Grellier.
Onze millions d'euros à trouver
Onze millions d'euros, c'est la somme qu'il faut réunir pour sauver l'abattoir et ses 25 emplois. Une importante remise aux normes est exigée par les autorités sanitaires.
Le calendrier est serré. Faute d'engagement de travaux au 30 septembre, l'abattoir risque de fermer.
"L'abattoir d'Alès est aujourd'hui le dernier outil départemental de ce type. A partir de ce moment là, j'ai appelé l'ensemble des collectivités mais aussi le gouvernement, le ministre de l'Agriculture, Matignon, pour nous apporter ces cinq millions d'euros qui nous permettraient de boucler le financement de ces rénovations nécessaires et obligatoires", déclare Christophe Rivenq, président d'Alès Agglo.
Selon actu.fr, l’abattoir d’Alès est menacé en raison d’un déficit chronique qui a poussé la chambre régionale des comptes à exiger de la municipalité alésienne, propriétaire des lieux, de trouver rapidement un nouveau mode de gestion.
Selon la mairie, la production de l’abattoir d’Alès est passée de 5 200 tonnes de viande en 2014 à 2 600 tonnes en 2018 à la suite d’un film tourné par l’association L214 qui révélait des cruautés et maltraitances sur animaux. Mais depuis 2019, l’activité de l’abattoir progresse à nouveau avec 3 700 tonnes et une prévision à 4 200 tonnes de viande en 2021.
Aujourd'hui, éleveurs et collectivités espèrent que l'Etat , mais aussi d'autres mairies et intercommunalités, mettront la main à la poche.