Dans les Cévennes gardoises, certains hameaux ne sont pas raccordés au réseau d'eau potable, mais alimentés par des sources. Avec la sécheresse, cette ressource se réduit et il faut envisager d'autres solutions, coûteuses. Reportage au Chambon.
Chez Nicole Argenson, certaines tâches du quotidien sont devenues un casse-tête depuis deux ans. Car cette habitante du Chambon, dans les Cévennes gardoises, doit se contenter d'un maigre filet d’eau au robinet. Une eau qui vient d’une source, trouvée par son père il y a plus de 60 ans. Auparavant, il y en avait d’ailleurs deux. Mais avec la sécheresse, l’une d’elle s’est tarie.
Dans ce contexte, la solidarité entre voisins joue à plein, malgré la raréfaction de la ressource qui les touche tous. Avec le changement climatique, il redoutent à présent sa disparition. La solution serait de raccorder le hameau au réseau d’eau potable. Mais le coût est colossal : 100 000 euros.
Ces mas sont une richesse ! On y est bien. Mais sans eau, on ne pourra pas rester et notre bien va perdre de sa valeur.
Martine Lemarchand, habitante du Chambon (Gard)
Un raccordement au réseau très coûteux
Deux des onze hameaux du Chambon sont alimentés uniquement par des sources et les coupures d’eau n’y sont désormais plus exceptionnelles. Le maire (DVG) Marc Sasso, travaille donc à des alternatives avec la régie des eaux de l’agglomération d’Alès.
On réfléchit à, éventuellement, faire des travaux sur nos bassins ou nos réseaux. Mais chez nous, c'est un peu compliqué car le coût va être important. Comment va-t-on pouvoir le supporter ?
Marc Sasso, maire du Chambon (Gard)
En attendant, il scrute avec attention le niveau du Luech, la rivière qui alimente le village, en espérant qu'il se maintienne.
Ecrit avec Pauline Pidoux et Camille Astruc.