Gard : retard et petite récolte de lavande en Cévennes à cause d'une météo défavorable

Face aux aléas météo, notamment les gelées d'avril et les pluies de juin, la récolte de la lavande est en retard et est moins abondante cette année, dans le Gard. Autre inquiétude des producteurs, l'huile essentielle de lavande pourrait être interdite par l'Union européenne à cause de sa toxicité.

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Dans le Gard, à Saint-Just-et-Vacquières, une entreprise fabrique des huiles essentielles bio avec son propre alambic. Malgré la météo capricieuse de l'année et les retards de récoltes, des centaines de kilos de lavande y sont distillés toutes les semaines et les ateliers sont ouverts au public.

Le parfum enivrant de lavande invite à la relaxation. Dans un champ non loin de la distillerie, on cultive du lavandin. Un croisement naturel entre deux espèces de lavandes.

"On est sur un lavandin en fin de floraison, on va bientôt pouvoir le distiller. On va faire une récolte tardive de manière à laisser travailler les abeilles. Ce lanvandin, si on le sent tel quel, il ne va pas sentir fort, et pourtant, les huiles essentielles sont bien dedans. En le malaxant simplement entre le pouce et l'index, on va venir libérer tous les parfums et arômes de la plante, et ses vertus" explique Pierre Boccon-Gibod, co-gérant distillerie Bel-Air.

Une récolte très en retard

Pierre est biochimiste de formation. En 2017, il a repris les rênes de cette distillerie, nichée aux portes des Cévennes. Cette année, il a fait face aux aléas de la météo, notamment aux gelées d'avril et aux pluies de juin, conséquence, il y a maintenant du retard sur les récoltes.

Nous avons dû traiter l'équivalent de 3 semaines de récoltes en 6 jours !

Pierre  Boccon-Gibod co-gérant distillerie Bel-Air

" Cela a créé pour nous un décalage de récolte et un embouteillage à la distillation car nous utilisons un outil artisanal qui nous permet de faire des huiles d'excellentes qualités mais qui demande une planification de manière à ce que les récoltes puissent s'échelonner. Nous avons été à pied d'oeuvre pendant les récoltes de lavande car nous avons dû traiter l'équivalent de 3 semaines de récoltes en 6 jours " poursuit le passionné.

Aujourd'hui, seulement 10% de la production de lavandin est partie à la distillation contre les 70% habituels à cette période de l'année. Ici, le savoir-faire est traditionnel. Les plantes aromatiques sont distillées dans un alambic, baptisé un vase.

Le vase est rempli manuellement avec 400 kg de lavandin, tassés au maximum grâce à un pneu en fonte. Cette étape permet à la vapeur de mieux se diffuser et libérer davantage de particules aromatiques. Il faut compter une heure pour extraire un maximum d'huiles essentielles.

Un vase de 400 kg de lavandin donne entre 15 et 20 kilos d'huiles essentielles et l'on est content ! Si on distille de la lavande fine, on recueille seulement 9 kg d'huiles essentielles.

Charlotte Minonne, responsable communication de la distillerie Bel-Air.

Un plan de lavandin peut produire des fleurs pendant 14 ans. Son huile essentielle est connue pour ses vertus apaisantes et reste très utilisée dans les remèdes de grand-mère.

Les huiles essentielles dans le viseur de Bruxelles ?

D'ici à fin 2022, l'Europe prévoit une révision du règlement relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances considérées comme chimiques et présentant une menace pour la santé et l'environnement. Les huiles essentielles sont concernées.

Produit naturel, elles pourraient être inscrites sur une liste noire car potentiellement dangereuses et toxique. Les professionnels s'inquiètent, une pétition est même en ligne pour dénoncer la menace qui plane à terme sur ce secteur. Les agriculteurs et distillateurs de la filière Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM), représentés par PPAM de France, l’Union des Professionnels des PPAM sont mobilisés. Leur cri : "Aidez-nous à sauver le naturel !".

Ils exigent de la Commission européenne une approche spécifique adaptée aux produits naturels et aux huiles essentielles, car écrivent-ils sur le site, "si nous n’intervenons pas dès maintenant, ce sont des produits de consommation de tous les jours (comme le savon à la lavande), des exploitations agricoles et de nombreux savoir-faire authentiques qui pourraient venir à disparaître". Ainsi, seule la prise en compte de la complexité des matières premières végétales permettra de garantir la sécurité du consommateur, de l’environnement et la poursuite de ces cultures ancestrales.

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