Depuis un mois, la dentiste Pascale Hijazi distribue chaque samedi des repas chauds aux étudiants de la cité universitaire Matisse à Nîmes : elle est épaulée dans son action par le Crous, Humanimes et les commerçants locaux. Ce samedi 3 avril, 150 jeunes ont pu profiter d'un bon repas pour Pâques.
Elle est dentiste la semaine et bonne fée le week-end. Pascale Hijazi organise depuis le 6 mars dernier des distributions de repas chauds pour les étudiants. Avec l'aide du Crous, de l'association Humanimes et des commerçants locaux, elle gâte chaque samedi 150 jeunes de la cité universitaire Matisse, dans le quartier Pissevin à Nîmes.
Le but n'est pas du tout de faire une maraude. Nous sommes comme des mamans qui nourrissent leurs enfants : nous faisons ça avec beaucoup de joie et d'empathie.
En ce week-end de Pâques, la joyeuse équipe est de nouveau au rendez-vous. Au menu, poulet en sauce avec des olives. Et une petite surprise en dessert : des oeufs en chocolat.
Lutter contre l'isolement des jeunes
Depuis le début de la crise sanitaire, difficile pour les étudiants de créer du lien. Longtemps privés des bancs de la faculté et parfois de leur famille, ils passent encore beaucoup de temps seuls dans leur chambre universitaire pour assister aux cours en ligne. Pas évident non plus de se dégoter un petit boulot à côté des études pour subvenir pleinement à ses besoins.
Au sein de mon cabinet, les jeunes me parlent de leur solitude : pas de salle de sport, pas de terrasses, pas de lieux de rencontre. Et surtout 10 m² et un ordinateur. La plupart sont déprimés : ils ont perdu leur joie de vivre et cette insouciance qu'on avait lors de nos plus belles années. J'ai ressenti leur désarroi.
Depuis le début de l'année 2021, tous les étudiants, boursiers ou non, peuvent bénéficier d'un repas à 1 euro préparé par les équipes du Crous. "Il s'agit souvent de repas froids", explique la dentiste. "Certains attendent le samedi pour avoir leur seul repas chaud de la semaine et pour rencontrer d'autres étudiants."
Offrir un moment de convivialité
Dans la cour de la cité universitaire justement, un petit groupe de garçons s'est réuni pour manger autour de la même table. "C'est une occasion de rencontrer des amis et de se régaler ensemble", confie l'un d'entre eux. "On ne mange pas souvent ensemble et c'est grâce à cette association qu'on peut le faire", renchérit un autre.
Pascale Hijazi, qui compte poursuivre son action jusqu'à la fin de l'année scolaire, espère que son initiative donnera des idées à d'autres parents en France. "Il faut que d'autres papas et mamans se lèvent pour aller aider les jeunes. On peut passer à l'action, c'est à la portée de tous", conclut-elle.