L'Etat, pour avoir accumulé les "erreurs", devra payer 200 000 euros de dommages et intérêt à la famille d'Agnès Marin tuée et violée en 2011 au Chambon-sur-Lignon par Matthieu, un jeune gardois, Une décision qui écarte toutefois la notion de "faute lourde" retenue en première instance.
L'Etat a été condamné en appel pour sa responsabilité dans l'enchaînement d'erreurs qui a conduit à l'assassinat d'Agnès Marin en novembre 2011 au Chambon-sur-Lignon ( Haute-Loire).
Matthieu, un jeune gardois et auteur de l'assassinat, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité le 10 octobre 2014.
Libéré après un premier viol
Le jeune homme, sous contrôle judiciaire après un premier viol commis dans le Gard avait en effet été libéré et donc "s'était trouvé en situation de passer à l'acte une seconde fois".Le juge d'instruction de l'époque avait autorisé sa mise en liberté et conformément aux réquisions du parquet de Nîmes sur la foi d'une expertise psychiatrique qui précisait alors "que Matthieu, avait tendu un piège pervers à sa première victime et avait utilisé des accessoires soigneusement préparés ne présentait aucune dangerosité".
Un crime atroce mais ... pas de faute lourde
Ce que reconnaît finalement la justice c'est que " la libération du jeune assassin et son placement dans le lycée cévenol "dans l'incapacité de remplir son rôle de surveillance et d'encadrement pour un jeune homme à la dérive", a finalement conduit à ce drame atroce.La décision de la cour d 'appel de Paris rendue le 1 er octobre ne reconnaît toutefois pas la notion de "faute lourde de l'Etat", retenue en première instance. Elle reconnaît cependant qu'Agnès Marin a "couru un risque spécial" et qu'elle a été tuée à cause "d'une charge anormale" créée par les conditions du contrôle judiciaire de Matthieu.