Le banc de sable formé depuis quelques années à proximité de la pointe de l'Espiguette attire de plus en plus de plaisanciers. Au point que certains craignent les accidents et appellent à plus de contrôles.
C'est un havre de paix toujours plus prisé. Depuis quelques années, ce banc de sable grandit à l'entrée du chenal sud du Grau-du-Roi avec le charriage de nouvelles quantités de sable issues de la pointe de l'Espiguette. Situé à dix minutes de Port-Camargue, il attire désormais de nombreux visiteurs. Et avec eux, des dizaines de bateaux qui restent en mouillage.
Or le lieu, apprécié d'abord pour sa tranquillité et son sable fin, n'est pas sans piège. “On a une profondeur qui est de six à huit mètres, évalue Paul Pichon, un plaisancier. Tout d’un coup, on se retrouve à trente centimètres donc il faut faire très attention." Avec l'affluence croît également le risque d'accident ou de détérioration de la faune et de la flore, dans ce site marin gardois classé en Natura 2000.
Contrôles nécessaires ?
Chaque jour, plus de 1.000 bateaux vont et viennent dans la zone. Une densification qui pousse certains professionnels du tourisme à éviter l'arrêt sur site. Michael Saroul, loueur de bateaux, conseille désormais à ses clients de poursuivre leur route. "Pour qu’on continue à avoir ce coin de paradis, il faudrait qu’il soit un peu contrôlé et marqué, regrette-t-il. Ça éviterait des dangers..."
Les sauveteurs de la SNSM(Société Nationale de Sauvetage en Mer) constatent également qu'une part importante de leurs interventions se tournent désormais vers le banc de sable. Philippe Grau, l'un d'eux, dit régulièrement être mobilisé pour récupérer des bateaux échoués ou secourir "des gens qui ne connaissent pas le secteur, des gens qui ont une négligence, une inattention".
Je crois qu’il va falloir passer le stade de la prévention et malheureusement adopter la vitesse supérieure, qu’on peut qualifier aisément de répression. Pour ça, il faudrait une force de police sur place, là-bas, en permanence.
Le banc de sable est situé au sein d'un site naturel de 9.000 hectares. Plusieurs espèces d'intérêt particulier ont y déjà été repérées : la tortue caouanne, le grand dauphin, mais aussi l'hippocampe à museau court.