A Roquemaure, dans le Gard, l'Ehpad Les Lavandines entend prendre particulièrement soin de ses résidents. L'établissement est certifié "Humanitude", un label basé sur des critères censés assurer le bien-être des personnes âgées dépendantes.
Prendre soin de la personne, comme d’un être singulier avec ses envies, c’est la règle de l'Ehpad Les Lavandines de Roquemaure. Et à en croire Alice Medi Constanzo, une résidente, aucun rationnement n’est à déplorer : "Je grossis chaque fois, chaque fois qu'on me pèse, je grossis d'un kilo. Les repas sont convenables, c'est bien."
Comme Les Lavandines, près d’une trentaine d’Ephad publics ont déjà reçu le label "Humanitude". En Occitanie, ils sont quatre. Ce label qui garantit une éthique de la prise en charge n'est, à ce jour, pas reconnu par les autorités sanitaires.
De l'art-thérapie pour soigner
Guy lui, est en chambre double. Il a pu personnaliser son espace avec ses affaires et surtout s’entourer de son art : "Avant j'avais trente tableaux, je n'ai gardé qu'un tableau de ma fille." Plus d’une centaine de ses tableaux sont stockés dans ce local de l’Ehpad.
En tant qu'accompagnateur, on va se mettre en retrait et laisser Monsieur prendre la place qu'il souhaite en tant que professeur si c'est la place qu'il veut prendre.
Mélanie Conti, aide soignante aux Lavandines
L'art est vital pour cet ancien architecte et peintre autodidacte. Il expose ses toiles dans les jardins de l’Ehpad et il co-anime des cours d’art-thérapie. Il prend son rôle à cœur et souhaite inviter des jeunes à participer à son atelier.
Proscrire les somnifères
Dans les soins prodigués, l’établissement entend aussi se distinguer. Le principe est d’adapter l’activité au niveau de dépendance de chacun, sans rien forcer et surtout de proscrire les somnifères.
Maryvonne Pugibet, médecin coordinatrice, explique : "On sait qu'au bout d'un certain temps le somnifère ne sert à rien. On sait aussi que le somnifère va faire tomber les résidents. On s'aperçoit qu'au fur et à mesure de ce sevrage médicamenteux, les gens vont mieux."
Un modèle qui a ses limites
Faire de l’Ehpad un véritable lieu de vie et d’envies à 2 000 euros par mois, un tableau qui pourrait presque paraître idéal, mais qui pourtant a ses limites.
On a un fonctionnement qui est détaché de tout ce qui est la rentabilité. Les difficultés du privé se trouvent aussi dans le public en terme de qualification de personnel, d'équilibre, de nombre. Nous, ici, on a en tous cas des valeurs fortes qui nous guident.
Florence Glatz, directrice de l'Ehpad Les Lavandines
Prendre soin de nos aînés, une problématique au cœur de l'actualité. Le sujet sera développé ce dimanche 20 mars, dans l'émission Dimanche en politique, à partir de 11 heures sur France 3 Occitanie.
Les journalistes et invités ont enregistré l'émission depuis l'Ehpad Saint-Jacques à Grenade.