Covid-19 : des centres de dépistage qui ferment les uns derrière les autres, est-ce bien raisonnable en plein rebond de l'épidémie ?

Alors que l'épidémie entre dans sa 8e vague, plusieurs centres de dépistage du Covid-19 annoncent leur fermeture à Montpellier et Nîmes. Est-ce tout à fait raisonnable alors que l'épidémie connaît un net rebond ? France 3 Occitanie fait le point avec l'épidémiologiste Mircea Sofonea.

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Ouvert par la Ville, l'ARS et des professionnels de santé le 12 novembre 2020 pour assurer une meilleure prise en charge des Nîmois, le centre de dépistage du Covid-19 des Costières ferme ses portes ce vendredi 30 septembre.

Environ 250 000 dépistages y ont été effectués par les laboratoires Bioaxiome et Labosud. À compter du 1er octobre, il faudra désormais se rendre dans les laboratoires pour se faire tester, indique le site de la Ville de Nîmes.

À Montpellier, c'est le centre de dépistage de la salle Pagézy qui a fermé en début de semaine, comme l'a annoncé Métropolitain.

Pourtant, Mircea Sofonea, épidémiologiste à l'université de Montpellier affirme que la 8e vague de l'épidémie est bien établie depuis une vingtaine de jours. Alors pourquoi ces centres de dépistage du Covid-19 ferment-ils petit à petit ?

Une nouvelle manière d'appréhender l'épidémie

La réduction du nombre de personnes venant se faire tester dans un centre dédié est une des causes de cette fermeture mais il semble que ce phénomène résulte aussi d'une stratégie nationale et régionale qui mettrait moins l'accent sur le dépistage qu'elle n'a pu le mettre ces deux dernières années.

En Espagne et au Danemark, cette politique de fermeture des centres de dépistage a aussi été mise en place car il devenait trop difficile de continuer à assurer la même quantité de dépistages que lorsque la pandémie était au plus fort. 

De plus en plus, le Covid-19 est considéré comme une maladie dite "endémique", soit une maladie qu'il faut surveiller mais avec laquelle il faut apprendre à vivre. Pour Mircea Sofonea, cela n'est pas faux même si l'épidémie n'est pas comparable avec celle de la grippe pour laquelle les vagues sont très visibles, anticipables et non "subies".

Il est tout à fait compréhensible de fermer ces centres de dépistage mais pour conserver le même niveau de surveillance, il faut compenser par ailleurs.

Mircea Sofonea

épidémiologiste à l'université de Montpellier

Inévitablement, en fermant ces centres, il devient plus difficile de suivre l'épidémie.

Pour Mircea Sofonea, certaines solutions existent : réaliser des échantillons aléatoires dans les grandes villes chaque semaine, inciter ses employés à se tester pour casser les chaînes de transmissions ou mettre en place des approches statistiques de l'épidémie.

Pourtant, ces moyens de compensations n'arrivent pas et c'est ce qui inquiète l'épidémiologiste.

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