Cela faisait cinq ans qu'on avait pas entendu parler du loup à Moulézan, au nord-ouest de Nîmes. Pourtant, l'animal semble encore évoluer dans cette commune rurale. Dans la nuit de mardi à mercredi, deux brebis ont été attaquées et tuées probablement par le prédateur. C'est la conclusion des agents de l'Office français de la biodiversité.
Charlie, Toune et Sanbuc, les trois chiens de protection du troupeau de Mathieu n'auront pas suffi à écarter le danger. Pas plus que la clôture électrifiée que le berger itinérant monte et démonte à chaque déplacement.
Un troupeau de 450 bêtes
Deux brebis ont été attaquées et dévorées par le loup dans la nuit de mardi à mercredi, en bordure du bois de Lens. Sans les chiens, Mathieu pense que les pertes auraient été bien plus lourdes.
Une est morte et a été mangée, l'autre a été étouffé au cou et égorgée. Vu les dégâts, c'est certain, c'est un loup. J'ai déjà eu des attaques de chiens, mais ils ne tuent pas pour manger. Cela ressemblait aux attaques de loup comme en 2017.
Mathieu Voissier, berger itinérant.
Et le berger ajoute : "Du coup, on n'est pas tranquille pour le troupeau mais aussi pour nous. On ne se sent plus en sécurité".
L'OFB confirme une attaque de loup
Dans leur constat, les agents de l'OFB, l'Office français de la biodiversité, venus constater l'attaque, n'ont pas relevé de traces de loup. Mais les indices laissés sur les carcasses laissent peu de place au doute. Le maire de Moulézan est aussi de cet avis.
De par la nature des blessures constatées, l'OFB dit qu'il s'agit d'un loup. L'emplacement des morsures, la façon dont les brebis ont été mangées sont caractéristiques d'une attaque de loup.
Pierre Lucchini, maire de Moulézan.
Deux pièges photographiques ont été disposés sur les lieux supposés du passage du prédateur. Sur les 15 constats de dommages dressés cette année par l'OFB dans le Gard, dans 9 cas sur 15, le loup n'a pas été écarté.