Les récentes attaques de troupeaux par des loups et des ours, en Occitanie, excèdent de plus en plus les éleveurs qui se retrouvent sans solution. Ces prédateurs sont aussi des espèces protégées dont le suivi est assuré par l'OFB. Point de situation.
Comment sont suivis les loups et les ours en Occitanie ? La question se pose, surtout depuis la mort de 168 brebis à Aulus-les-Bains en Ariège tombées d'une falaise en début de semaine. Ce dérochement, cette attaque, les éleveurs exténués et désabusés l'attribuent à l'ours. Dans ce cas, c'est l'OFB (Office français de la biodiversité) qui est chargé de "mener l'enquête" en déterminant quelle bête en est à l'origine. "Cela s'effectue avec des prélèvements génétiques. Cela peut-être des poils par exemple" détaille Julien Steinmetz, chef de l’unité grands prédateurs de la direction régionale de l'OFB en Occitanie.
L'OFB s'appuie sur les acteurs locaux
L'Office français de la biodiversité intervient sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture. L'une des missions de ses agents est de suivre l'évolution de l'ours et du loup. "Le but est de renseigner leur état de conservation tout en diffusant les informations à la société civile" indique Julien Steinmetz. Une activité qui se veut collégiale car l'OFB s'appuie sur des bénévoles et des partenaires locaux pour récolter des données sur ces prédateurs.
Pièges à poils et excréments
"On cherche et on récupère des indices afin de déterminer où se situent ces animaux" poursuit Julien Steinmetz. En plus de déceler des traces de pas ou de compter sur des signalements, le protocole est plus poussé. "Pour l'ours, on place des pièges à poils à différents endroits dans les Pyrénées par exemple. Concernant le loup, on cherche leurs traces de passage en détectant des preuves comme les excréments" détaille Julien Steinmetz. Ces données de repérage permettent ensuite de réaliser une cartographie de leur zones de passage.
70 ours dans les Pyrénées, et au moins un loup dans 13 zones
Difficile de savoir précisément combien de loups et d'ours transitent par les Pyrénées car les animaux se déplacent.
En 2021, l'OFB a décompté au moins 70 ours au niveau de la chaîne franco-espagnole des Pyrénées. Pour les loups, le calcul est moins précis : l'OFB estime qu'il y en a environ 920 en France. En Occitanie, l'OFB dénombre neuf zones de présence permanente d'au moins un loup, dont deux secteurs où il y a suspicion d'une meute. "On sait également qu'il existe quatre autres zones sur lesquels des loups sont actifs depuis au moins deux ans" ajoute Julien Steinmetz. Cette population animale est en augmentation : "+10% d'ours chaque année, et les premières reproductions de loups en Occitanie" estime l'OFB.
"Potentiellement plus de prédations de loups"
Alors forcément, l'inquiétude est là. Si ces populations s'accroissent dans les Pyrénées, doit-on s'attendre à une multiplication des attaques de troupeaux ? "Cet été, le niveau de dégâts est similaire à ce que l'on observe déjà pour les ours" rétorque Julien Steinmetz. "Pour les loups, comme il y a davantage de zones de présence, il peut potentiellement y avoir plus de prédations".
Julien Steinmetz, ne tient pas à commenter la colère et la détresse des éleveurs. Il souhaite préserver le contact pour mener à bien ses missions. "On est en relation avec les agriculteurs, surtout lorsqu'il y a une prédation. On est attentif à cette problématique" répond simplement le chef de l’unité grands prédateurs à la direction régionale de l'OFB en Occitanie..
