Gard : de nouvelles normes de biosécurité risquent de faire disparaître les petits élevages porcins

De nouvelles mesures sanitaires contraignantes sont imposées aux éleveurs de porcs, depuis janvier. C'est la conséquence de la peste porcine d'il y a une dizaine d'années. Mais pour se mettre en conformité, certains petits agriculteurs ont besoin d'aides financières. Reportage dans le Gard.


Brice et sa femme Emilie sont éleveurs à Roquemaure, dans le Gard rhodanien.
Ils ont un cheptel de 130 chèvres de race alpine qui broutent en plein air. Le lait des chèvres est ensuite transformé en fromages et divers produits laitiers, un travail a plein temps.

Le petit lait des fromages, considéré comme toxique pour la nature, est recyclé en nourriture pour les cochons. Une trentaine de porcs de plein air, nourris également aux céréales produites dans le Gard. En France, seulement 5% du cochon de consommation est élevé en plein air.
 

Des normes faites pour l'élevage industriel et non pour les fermes


Seulement, suite à la peste porcine de 2008 en Belgique, de nouvelles normes de biosécurité sont entrées en vigeur en Europe au 1er janvier. Des règles très contraignantes et coûteuses pour les fermes et les petites unités de multi-élevages qui assurent donc plusieurs productions animales.
 

Il faut séparer les élevages, il faut créer un site d'exploitation uniquement pour les cochons. Ce site doit être entouré d'une clôture périmétrique, un grillage avec clôture intérieure et clôture extérieure. Avec sas d'entrée et de sortie, pont de chargement, un sens de circulation dans l'élevage... On n'a pas l'argent et pas assez de place pour faire cela (...) En fait, il ne doit plus y avoir de contacts humain et animal avec les porcs.


Coût de la mise aux normes pour notre éleveur gardois : 25.000  euros.
Une cagnotte en ligne a été mise en place afin de collecter 5.000 euros et de pouvoir continuer à élever ces cochons en liberté.

Et la législation européenne se durcira un peu plus au 1er janvier 2021 pour les élevages en plein air. (Voir encadré ci-dessous).
 
Un plan de biosécurité au 1er janvier 2020 pour les élevages porcins
Un arrêté du 16 octobre 2018, «relatif aux mesures de biosécurité applicables dans les exploitations détenant des suidés dans le cadre de la prévention de la peste porcine africaine et des autres dangers sanitaires réglementés», est publié au Journal officiel du 17 octobre 2018.

Ce texte prévoit un certain nombre de dispositions d’application immédiate en matière de gestion des flux :
 
  • véhicules, matériels, personnes et animaux - nettoyage-désinfection des camions chargeant des animaux, sas sanitaire séparant la zone professionnelle et la zone d’élevage
  • d’alimentation - interdiction des déchets de cuisine
  • de litière - stockage de la paille à l’abri des suidés sauvages
  • de lutte contre les nuisibles - dératisation
  • de gestion des cadavres

Depuis le 1er janvier 2020, tout détenteur de suidés (porcs et sangliers) devra définir un «plan de biosécurité», précisé en annexe de l'arrêté, pour l’ensemble de son exploitation, «détaillant l’organisation des bâtiments, parcs ou enclos où sont élevés et où circulent les suidés».
Tout site d’exploitation de suidés devra être équipé d’un quai d’embarquement des animaux et d’une aire bétonnée ou stabilisée accessible au véhicule d’équarrissage.
Enfin, au 1er janvier 2021, tout élevage devra «disposer d’un système de protection permettant d’éviter tout contact direct entre les suidés domestiques détenus dans l’exploitation – quel que soit leur âge et leur sexe – et les suidés sauvages».
 
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