Un observatoire départemental des violences faites aux femmes vient d'être créé dans le Gard. Un outil d'analyse et de coordination qui devrait permettre la mise en place de dispositifs concrets pour les victimes.
Caroline (le prénom a été changé pour préserver l'anonymat) a quitté pour la première fois le père de ses enfants il y a 6 ans, après des années de violences psychologiques.
Elle passe alors quinze jours chez une amie puis retourne vivre au domicile conjugal, faute de solution d'hébergement.
La mère de famille ne trouvera la force de partir définitivement que plusieurs mois plus tard.
" Je ne comprends pas que l'on soit obligé de galérer autant pour pouvoir être mise sous protection. Moi, ça a été psychologique, ça a été compliqué, mais celles qui vivent les coups et les blessures, c'est encore pire ! " témoigne Caroline. " Il ne devrait pas y avoir d'administration pour sauver une vie ! L'administration, ce n'est qu'un bout de papier qui peut patienter. La vie humaine, elle, n'attend pas. "
Caroline, suivie à l'époque par une psychologue, aurait aimé que celle-ci puisse l'orienter vers une association. Que tous les acteurs concernés travaillent en équipe pour lui proposer des solutions concrètes.On cherche partout, sur internet, sur les réseaux sociaux, sur des groupes, on lit ...on fait n'importe quoi..tout est bon pour essayer de comprendre et de s'en sortir !
" Les associations devraient travailler toutes ensemble, dire ok, vous êtes en danger, on vous met en sécurité, " précise-t-elle " La police par exemple, n'est pas suffisament formée, il faudrait une meilleure coordination entre tous."
1 000 faits de violences sur compagne signalés dans le Gard
C'est ce que devrait permettre la création d'un observatoire des violences faites aux femmes dans le Gard.Un outil de recensement des données à l'échelle du département, mais surtout l'occasion de mettre en place des dispositifs qui ont déjà fait leur preuves.
" Des mesures d 'accompagnement pour protéger et sécuriser le droit de visite et d'hébergement du père violent envers la mère par exemple," explique Ernestine Ronai, présidente d'honneur de l'Observatoire du Gard, " ou encore le protocole féminicide-homicide qui, lorsqu'une femme a été tuée, permet l'hospitalisation des enfants."
L'observatoire des violences s'accompagne du lancement du site internet aidesauxfemmes.gard.fr sur lequel les femmes en difficulté pourront trouver tous les contacts et initiatives correspondant à leurs besoins.
En 2018, près de 1000 faits de violence sur compagne ont été déclarés dans le Gard.