Le premier chantier écologique massif se déroule dans les Cévennes. Pendant une semaine, plus de 60 bénévoles participent à la construction d’une ferme en agriculture biologique et dans le respect de la biodiversité.
Près du Vigan, dans les Cévennes gardoises, sous un soleil de plomb mais dans la joie et la bonne humeur, les bénévoles s'attèlent à la construction d'un chemin de terre et d'un mur en pierres sèches.
" C'est une alternative super écologique parce que cela favorise la biodiversité. Ce n'est pas comme si on mettait un gros mur en béton qui tient bien. Là, avec le mur en vieilles pierres séches, cela permet de faire des cachettes pour les lézards et autres petits animaux ou insectes, c'est top ! " s 'enthousiasme Emeline, étudiante bénévole du chantier.
Agés de 20 à 60 ans, les 60 participants de ce chantier massif viennent des 4 coins de la France. Ils font la chaîne, se donnent la main, creusent la terre et empilent savamment les pierres. Et chacun y trouve son compte. Loin des tours parisiennes, ce jeune graphiste, écologiste dans l'âme, avait à cœur de participer à un projet d'envergure sur la biodiversité.
On me dit qu'il va y avoir un réchauffement climatique, un problème de ressources... Je vais être papa, j'ai envie de faire partie d'un déclenchement culturel !
Viktor lui étudie à distance un BTS sur la protection de l'environnement. Pour le jeune homme de 22 ans, ce chantier écologique est le moyen idéal pour appliquer sa formation.
" Pour moi, ce n'est même plus négociable de m'asseoir sur des bancs de cours et d'être uniquement dans quelque chose de théorique, d'être dans un mode de vie en ville complétement hors-sol ! " explique Victor Macé, étudiant bénévole.
Agriculture biologique
A l'origine du projet, l'association Etika Mondo, basée à Montpellier, promeut la diffusion de solutions écologiques durables, dont l'autosuffisance alimentaire. Elle souhaite développer les chantiers écologiques massifs pour insuffler un élan collectif contre le réchauffement climatique. L’association Etika Mondo s’attache à mettre en place les Chantiers écologiques massifs (CEM). Les CEM ont pour vocation d’aider la mise en place rapide de la sécurité alimentaire nationale en maillant le territoire français de fermes écologiques de proximité grâce à la mobilisation durant une semaine de bénévoles "Cemeurs" et "Cemeuses".
" On a eu beaucoup d 'aides dans la préparation par les gens du pays qui nous ont intégrés petit à petit. Ils ont vu que l'on a un petit côté idéaliste mais aussi que l'on transpire, que l' on a un côté pragmatique, que l'on sait écouter et c 'est ça qui nous fait vibrer, c'est de faire ce chantier ensemble ! " explique Boris Aubligine, coordinateur d' Etika Mondo
Le chantier va permettre la création d'un emploi agricole, celui d'Emilie. Dans sa ferme, cette maman de 4 enfants travaille en agriculture biologique. Le projet d’installation prévoit 100 mètres de culture sur buttes auto-fertiles, 5 000 mètres carrés de cultures maraichères, 1 000 tiges d’arbres fruitiers, 1 200 mètres linéaires de clôture électrique, une retenue d’eau collinaire pour l’irrigation et la biodiversité et une serre sans plastique. Entre le climat méditerranéen et les nombreuses précipitations, les Cévennes offrent une grande diversité de cultures.
" Je vais replanter du pois chiche, du seigle, des asperges, des fraises. Ce sont des cultures que les anciens cultivaient ici au hameau depuis très longtemps et qui tiennent très bien, sans maladie et avec très peu d'irrigation, " confie Emilie Doom, agricultrice à Gaujac.
Ce premier chantier écologique massif se termine le 13 juin, d'autres devraient suivre.