L'innovation est née dans les locaux de l'université de Nîmes il y a quelques années. Désormais mis au point et labellisé, ce dispositif, appelé eBAM, qui détecte certains virus dont le Covid, pourrait bientôt être commercialisé.
L'université de Nîmes a mis au point un dispositif mobile capable de détecter le Covid, la grippe ou autres biomarqueurs de maladie dans le souffle d'une personne avant même l'apparition de symptômes : l'eBAM.
Cette petite machine, pensée pour s'adapter aux enfants et aux sportifs de haut niveau qui devaient se tester tous les jours est indolore et facile d'utilisation.
Il suffit de placer une petite cartouche dans un boîtier dans lequel il faut souffler pendant deux minutes trente puis de transférer cette cartouche vers une l'unité de lecture qui permet ensuite, de savoir si le test est positif ou non. Le tout est facilement transportable puisqu'il tient dans une simple sacoche.
Valérie Compan, professeure en neurosciences à l'Université de Nîmes, nous explique qu'après plus de deux ans de recherches, le design de l'eBAM ainsi que ses fonctionnalités et son autonomie ont bien évolué.
L'appareil a été testé en conditions réelles grâce à l'ARS du Gard dans des centres de dépistage du Covid-19. La fiabilité des tests est établie à presque 100% de réussite.
Label de "priorité nationale de recherche"
Récemment, le jeune entreprise universitaire a reçu un financement et un label de "priorité nationale de recherche" par le comité CAPNET (Comité ad-hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur le Covid-19).
Cette mise en avant lui permet donc de rassembler les fonds nécessaires à la réalisation d'une étude clinique avec le CHU de Nîmes et le laboratoire Biogroup de Marseille.
Benoît Roig, le président de l'Université de Nîmes se réjouit de ce label qui donne de la visibilité à l'université de Nîmes.
"C'est une reconnaissance à deux niveaux : dans un premier tant pour l'innovation en tant que telle et dans un second temps pour l'établissement."
Benoît Roig
Pourtant, si l'innovation semble fiable, l'équipe de chercheurs doit déposer dès le mois de mars une demande d'autorisation de commercialisation du test tout en convaincant les investisseurs de miser sur leur dispositif.
Manque de financement
La jeune entreprise universitaire a déjà créé plus de 400 laboratoires de poche mais pour changer d'échelle, elle a besoin de rassembler entre 10 à 20 millions d'euros. Si l'université s'est investie dans le projet, cela ne suffit pas.
L'engouement des financeurs se fait attendre. Benoît Roig le déplore, par manque de crédibilité, les petites structures ont plus de mal à faire financer leurs projets. "Quand on compare les résultats de l'eBAM avec les tests de l'ARS, on voit que c'est concordant, au moins à 90%. Ce qui est frustrant c'est que malgré ces résultats, il faut encore ajouter des arguments pour montrer que c'est la réalité, il faut tout le temps prouver que ce que l'on fait c'est réel et que l'on ne triche pas."
À terme, l'entreprise aimerait que le dispositif puisse être connecté au téléphone mais pour l'heure, elle doit attendre le verdict de l'étude clinique du CHU.
Ecrit avec Alexandre Rozga.