Exaspérés par le non-remplacement des instituteurs de l'école de la commune, le maire et la première adjointe de Monoblet, près de Saint Hippolyte-du-Fort (Gard), ont décidé de faire eux-mêmes la classe aux élèves du village.
A Monoblet, village du Gard de 770 habitants, il n'y a plus de professeur. La situation dure depuis une dizaine de jours et les élus de la ville ont décidé de prendre les choses en main.
85 enfants, répartis en quatre classes, sont scolarisés dans la commune.
Les élus, au tableau !
La Monoblétoise Dominique Rattocrepin est à la retraite. Elle était institutrice mais a déposé les craies il y a six ans. Elle ne se consacre alors depuis qu'à son rôle de première adjointe à la mairie. Pourtant, pour ces deux jours de classe juste avant les vacances scolaires, Dominique retourne au tableau !
C'est un moment intéressant mais qui n'est pas normal. Il ne faut pas croire que parce qu'on est à la retraite, on doit venir travailler à l'école si on en a les capacités.
Dominique Rattocrepin, première adjointe de Monoblet
Pour son retour au pupitre, elle a préparé un programme : "On fait l'écriture, les maths, la peinture, la musique autour de Pâques. J'aborde la thématique car la semaine dernière, les enfants n'avaient pas de professeur."
Elle vient découvrir ses élèves. Une habitude pour ces enfants de cours élémentaire. A la question, est-ce que ça te fait bizarre de voir Dominique en institutrice, Nélya, 5 ans, répond : "Pas trop, parce qu'on en a déjà eu quelques unes, deux trois, on s'est déjà habituées et on connaît les remplaçantes. Avant, Dominique, c'était une maîtresse alors on la connait. Ca nous va parce qu'on la connaît."
"La commune remplit sa part de responsabilité, l'Etat doit remplir la sienne"
Ce non-remplacement pourrait causer des lacunes dans le parcours d'apprentissage des enfants. C'est ce que dénonce Philippe Castanon, maire de Monoblet et lui aussi ancien instituteur : "La commune remplit sa part de responsabilités, l'Etat doit remplir la sienne et surtout pour les enfants. Les services de l'Education nationale disent que la réserve de personnel remplaçant est épuisée, qu'ils n'ont personne. Mais pour nous, l'Etat doit remplir sa mission sinon ce sont les enfants qui en pâtissent et ce n'est pas tolérable."
Le replacement symbolique assuré par les élus prendra fin demain vendredi 22 avril. Ils espèrent qu'au retour des vacances de Pâques une solution sera trouvée.