Ce mardi, l’accusé du meurtre de l’auto-stoppeuse à Sommières a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Au cours du procès, le jeune homme de 26 ans n’avait montré aucun remord.
C’est la fin d’un procès glaçant… Le jury des Assises du Gard a finalement condamné Mathieu Danel, l'auteur du meurtre sanglant de Claire Reynier, une auto-stoppeuse, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Les jurés ont ainsi suivi les recommandations de l'avocat général.
Perpétuité assortie de 22 ans de sûreté requise par l’avocat général
Ce mardi en fin de journée, l’avocat général Stéphane Bertrand avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans à l’encontre de l’accusé. " Je demande une "peine d'élimination", s’est-il exclamé. “Il s'est exclu de la société des Hommes. Condamnez-le à cette exclusion. Car il ne peut rejoindre la société. Pour une affaire hors norme, une personnalité hors norme, une peine hors norme…”
Une seconde journée de procès centrée sur la personnalité de l’accusé
En ce second jour de procès, la cour d’Assises du Gard s’est intéressée à la personnalité de l’accusé à travers les différents rapports d’experts. Ils n’ont pas relevé d’événement traumatique dans la construction du jeune homme de 26 ans, décrit comme intelligent et réfléchi mais en échec sur le plan social, sentimental et universitaire. Des échecs qui ont poussé Mathieu Danel à se créer une personnalité virtuelle. “Il va se construire un personnage et s’enfermer dans ce personnage”, explique Jérôme Arnal, son avocat. “Ce qu’on a eu dans le cadre de ce procès, c’est la démonstration de cette personnalité qu’il s’est créée parce qu’il maintient encore qu’il est cette personne mais je crois que ça ne reflète pas sa vraie personnalité.”
Tuer par curiosité
Tout au long de son procès, Mathieu Danel se montre froid et détaché. Il affirme avoir tué de 17 coups de couteau Claire Reynier, une femme de 39 ans, guide interprète anglais-allemand par curiosité. “Pour Mathieu Danel, Madame Reynier n’existe pas”, analyse l’avocat des parties civiles, maître Anthony Chabert.
“D’ailleurs, lorsqu’on évoque ses souffrances, il les nie, ça fait partie des seules choses qu’il nie. Or on sait, par le rapport du médecin légiste que Madame Reynier a souffert. Il y a des lésions de défense qui ont été abominables. Mais ça, il ne veut pas le voir, il n’est pas en capacité de le voir.”
Il avait des envies de meurtres depuis des années, pour savoir ce que ça faisait. Lorsqu’il prend la femme en stop cette nuit de juin 2018, il saisit l’occasion. Mais l’accusé affirme avoir été déçu par l’expérience, n’avoir rien ressenti.
Aucune culpabilité
Le jeune homme affirme ne rien regretter et que, si pour autant il n’a pas envie de recommencer, il déclare ne pas pouvoir promettre que ça arrive.
“C'est quelqu'un qui a conçu un acte pour se mettre en scène et qui aujourd’hui continue cette mise en scène. Il se présente comme quelqu’un qui a échafaudé, élaboré un plan pour passer à la postérité et c’est pour ca qu’aujourd'hui il le clame haut et fort”
Maître Anthony Chabert, avocat des parties civiles
L'absence de remords d'empathie pour sa victime et sa famille ainsi que la menace d'une récidive ont sans aucun doute pesé dans la décision de ce jury d'assises. Le verdict a été rendu après seulement 1h30 de délibération.