Nîmes : des solutions pour les habitants des quartiers face aux fusillades mortelles, trafics et tensions grandissantes

Dans les quartiers Pissevin, Valdegour, Mas de Mingue et Chemin bas d'Avignon à Nîmes, les morts par balles, les agressions et la violence sont quasi-quotidiennes. Les pouvoirs public tentent de mettre en place des solutions pour faire face à cette insécurité croissante.  

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Pissevin-Valdegour  : un ensemble de plus de 15 000 habitants, l'un des 10 plus grands quartiers prioritaires d'Occitanie. Ici, deux personnes sur trois vivent sous le seuil de pauvreté. Le taux d'emploi est inférieur à 30%.

C'est dans ce contexte de paupérisation qu'est lancée une cité éducative, impliquant un lycée, deux collèges dont Condorcet, cinq écoles mais aussi des crèches et halte-garderie.

Le but : injecter des fonds pour mobiliser enseignants, parents et le tissu associatif, tous marqués par la tension grandissante sur fond de trafic de drogue et les dernières fusillades parfois mortelles.

 Ceux que l'on veut atteindre, c'est les jeunes. Nous avonc un chiffre tragique dans le département : 1 jeune sur 4 de moins de 25 ans est sans solution. Il n'est ni scolarisé, ni en formation, ni en emploi.

 

Didier Lauga, Préfet du Gard

 

Il faut trouver un moyen d'atteindre, à la fois ceux qui sont dans les établissements scolaires, le coeur de cible, mais aussi les autres, tous ceux qui se trouvent dans ce quartier et qui, malheureusement, si on ne leur tend pas la main, peuvent être tenter par d'autres expériences malheureuses.." poursuit le préfet du Gard. 

La convention prévoit une enveloppe de 127 000 euros par an sur trois ans pour accompagner 5 000 jeunes dans la découverte de métiers. 

 

 

Décrochage scolaire 

Dans bien des quartiers à Nîmes, la tension envahit la vie quotidienne des habitants. Jusque dans les écoles : vendredi 15 janvier, un père d'un enfant de 7 ans, scolarisé à l'école Jean-Moulin de Nîmes, est accusé d'insultes et de menaces de mort envers le directeur de l'établissement et une enseignante.

Depuis, l'homme s'est rendu à la police et a été écroué avant de comparaitre devant la justice. Il reste en détention jusqu'au 2 février, jour de son procès. Dès le lendemain de l'agression, les enseignants ont exercé leur droit de retrait et l'école est restée fermée une semaine. 

Au Chemin-Bas, le risque de décrochage scolaire est fort et les incidents graves. La réouverture de l'école s'est faite timidement. Vendredi dernier, tous n'étaient pas au rendez-vous. Selon la  Direction des services départementaux de l'Éducation nationale du Gard, seul 1/3 des élèves est retourné en classe. Et seul 1/3 des enseignants était présent, certains sont en arrêt de travail, d'autres exercent leur droit de retrait.  

Etre aux côtés des professeurs, c'est aussi être aux côtés des enfants et des parents. Le directeur d'école, la professeure, ceux qui étaient absents sont remplacés par des titulaires qui sont là, qui assurent les enseignements, qui assurent l'accueil des élèves et qui donc sont au côtés des parents.

 

Sophie Béjean Rectrice de l'académie de Montpellier

 

 

 

Une cellule psychologique au Mas de Mingue 

Quelques fois, et bien trop souvent, la violence frappe jusqu'à la mort. Ce lundi 25 janvier aux alentours de 19h30, une fusillade a éclaté dans le quartier du Mas de Mingue à Nîmes au niveau du secteur de l’avenue Monseigneur-Claverie et de la route de Courbessac. Trois individus ont été touchés lors de cette fusillade, l’un d’entre eux âgé de 18 ans est décédé des suites de ses blessures. 

Selon les premiers éléments de l'enquête, une voiture se serait approchée d’un groupe, et un individu aurait ouvert le feu. Le procureur a confimé que le jeune homme était lycéen dans un établissement nîmois et n'avait pas d'antécédent judiciaire.

Depuis plusieurs mois, les quartiers du Mas de Mingue, Chemin bas d'Avignon, et de Pissevin-Valdegour de Nîmes sont régulièrement le théâtre de fusillades sur fond de règlements de comptes, la plupart du temps liées à des trafics de drogue. Au total, 5 morts et 20 fusillades à Nîmes en un an. 

Face au désarroi des habitants, la mairie de Nîmes a mis en place une cellule de soutien psychologique au centre social Jean-Paulhan, au coeur de la cité. Un centre que fréquentait le jeune tué cette semaine. Une marche blanche est prévue dimanche 31 janvier. 

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