Le chiffre est impressionnant. Il y a eu en 2021, 260 agressions recensées sur des agents municipaux à Nîmes, contre 50 l'année précédente. La ville lance une campagne d'affichage pour sensibiliser les usagers au respect de ses collaborateurs.
Les agents municipaux en contact avec le public sont de plus en plus victimes d'agressions dans le cadre de leur travail. Le plus souvent, ce sont des agressions verbales ou des menaces mais aussi quelques fois, il y a des violences physiques.
Et les chiffres ont explosé depuis le début de l'épidémie de Covid.
260 agressions recensées en 2021
A Nîmes, les statistiques 2021 montrent que le service qui gère les demandes de cartes d'identité et les passeports est le plus touché, avec environ 35% des actes agressifs. Il instruit 40.000 dossiers par an. Viennent ensuite les agents affectés aux services liés à l'éducation et aux procédures numériques. Sans oublier les policiers municipaux. Au total, 260 actes agressifs, soit 5 fois plus qu'en 2020.
Nîmes compte 3.000 agents environ.
"Les syndicats et les agents, depuis 2020, nous alertent sur une forte augmentation des actes agressifs envers nos employés. Cela va de l'accrochage verbal, aux menaces voire à la bousculade, c'est très rarement physique. Mais il y a de plus en plus de violence dans les rapports entre les gens".
Pascal Gourdel, maire-adjoint aux finances et au personnel à la ville de Nîmes.
Pour l'élu nîmois, les usagers sont "de plus en plus impatients et le ton monte facilement". D'ailleurs, pour éviter ce phénomène d'escalade, la ville propose à ses agents des formations à la gestion du stress.
Systématiquement, la ville encourage les agents victimes à porter plainte mais si les faits ne sont pas publics, ils sont difficiles à prouver. C'est parole contre parole. En quatre mois, déjà 15 plaintes et 10 mains courantes ont été déposées au commissariat de Nîmes.
"Ces chiffres sont largement sous-estimés, notamment pour les agressions verbales qui souvent sont quotidiennes pour certains agents d'accueil, en guichet ou au téléphone. Il faut retrouver le respect de la personne et de la fonction", explique Pascal Gourdel.
Signes flagrants de ce climat de plus en plus électrique, la présence d'agents de sécurité quasi systématique dans les administrations et les lieux accueillant du public.
D'où le lancement d'une campagne d'affichage en ville et dans les sites d'accueil de la mairie pour lutter contre la hausse des incivilités auprès de ses agents.
Une campagne d'affichage pour dénoncer les agressions
Elle cible avec humour les violences sur des agents du service public. Les affiches parlent de "GROSSE PU...nition, c’est ce qu’on risque si on agresse physiquement ou verbalement un agent du service public".
Ou encore, "ENC… ore une fois, insulter, agresser ou menacer un agent du service public est puni par la loi".
Il y a aussi :
- "CONNA…issez-vous les peines encourues si vous agressez physiquement ou verbalement un agent du service public ?"
- "SAL…ir un agent du service public en l’insultant est une infraction punie par la loi".
et les affichent concluent par "en restant poli, ça marche aussi !". Le bon sens quoi !
Que risque-t-on en cas d'outrage à agent ?
L'outrage à agent est un acte qui nuit à la dignité ou au respect dû à la fonction d'un agent public. Pour qu'il y ait outrage, il faut que l'acte soit commis pendant que l'agent est en service, ou qu'il soit en lien avec ses missions. Il s'agit alors d'une infraction.
Un acte interdit par la loi et puni d'une sanction pénale. Les peines tiennent compte des circonstances de l'infraction. Elles sont différentes pour l'outrage à un agent chargé d'une mission de service public et pour l'outrage à un agent dépositaire de l'autorité publique.
Les peines encourues varient en fonction de plusieurs éléments :
- Qualité de l'agent qui subit l'outrage
- Lieu où il a été commis
- Nombre d'auteurs impliqués
L'outrage à l'égard d'un agent chargé d'une mission de service public est puni de :
- 7.500 € d'amende s'il est commis par une seule personne
- 6 mois d'emprisonnement et 7.500 € d'amende s'il est commis par plusieurs personnes
- 6 mois d'emprisonnement et de 7.500 € d'amende s'il est commis en milieu scolaire
Que risque-t-on en cas de violences physiques ?
Il y a aussi les violences physiques, avec gestes insultants ou menaçants, elles sont punies comme des coups et blessures.
Les auteurs d'actes de violence peuvent être sanctionnés sur le plan pénal et sur le plan civil. La sanction pénale est une peine d'amende ou d'emprisonnement, alors que la sanction civile consiste à réparer le préjudice causé à la victime.
Les peines encourues vont de 750 € d'amende à 3 ans de prison et 45.000 € d'amende pour une ITT de plus de 8 jours, sans séquelles permanentes.