PORTRAIT. Rencontre avec Christophe Vaillant et ses chiennes de traîneau

Installé à Codognan dans le Gard, Christophe Vaillant possède six husky. Passionné par les canidés, il est même devenu musher amateur. Aujourd'hui, l’ancien maître-chien s’entraîne avec ses animaux en vue des championnats du monde du traîneau.

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Le saviez-vous ? Le village de Codognan (Gard), compte 2.500 habitants. Il est situé entre Nîmes et Montpellier. Mais surtout, il accueille un chenil de chiens de traineaux. Il appartient à Christophe Vaillant. Originaire de l’Oise, c’est donc dans le Gard que cet ancien maître chien a décidé de s'installer avec son attelage. 

“Les gens sont étonnés”, reconnaît volontiers le Gardois d’adoption. “Quand je dis que j'habite dans le sud les gens pensent qu'il fait juste chaud. Même si on a aussi un hiver et ici, lorsque les chiens courent, ils peuvent le faire sur du sec. Alors que dans l’Oise, on courait toujours sous la pluie”. 

Passion canidés 

Maître-chien de profession, Christophe Vaillant a 50 ans. Il est passé par l’armée avant de revenir à la vie civile, il s’est amouraché des huskys lorsqu'il était encore dans le nord. “Mon voisin était champion du monde de course en traîneau”, raconte-il. “On était proches. On était tout le temps ensemble, on partageait les courses, je l'accompagnais partout, même à l'entraînement pendant quelques années. Au bout d’un moment, j'ai pris un chien qui était dans son attelage. Puis deux, puis trois. et c’est devenu une passion. je me suis mis à courir aussi”. 

Christophe Vaillant est donc devenu musher, comprenez conducteur de chien de traineaux. Le mushing, une discipline sportive pratiquée dans les montagnes, serait apparu en Arctique il y a plusieurs siècles, avant de s’exporter un peu partout dans le monde  dès le XIXe. Le principe est simple : un musher, installé sur une luge, est tracté à toute vitesse par un troupeau de chiens. De préférence de race husky. 

Véritable passionné, Christophe Vaillant en possède à ce jour six. Uniquement des femelles, parmi lesquelles Inès, Soda, la plus jeune, qui a deux ans, Prada, Naya 1 et Naïa 2  ou encore Prisca, la cheffe de meute. Ce sont elles qui emportent le traineau. 

Ce sont des chiens qui ont besoin de se dépenser en permanence.

Christophe Vaillant

Destination les championnats du monde 

Trait caractéristique de cette race canine : l'agitation permanente. “Ce sont des chiens qui ont besoin de se dépenser en permanence”, confirme Christophe Vaillant. “Ce chien-là, si on le prend pour le laisser en appartement sans qu’il ait la moindre activité, il va faire des dégâts. C'est aussi pour ça qu’il y a énormément d’abandons. Un husky, ça besoin de courir, de se dépenser”. 

Quoi de mieux pour canaliser leur énergie naturelle que la course en traineau ? Et ça tombe bien. Parce qu’en ce moment, tout l’équipage est occupé à une seule tâche : la préparation des championnats du monde de chiens de traineau. 

Les sélections pour participer au tournoi  se font sur un week-end.  Elles se basent sur les performances de l’années écoulée dans deux catégories distinctes : VTT et quatre chiens sprint. “Le parcours est balisé, les distances sont comprises entre six et huit kilomètres sur terre, entre six et seize kilomètres dans la neige”, détaille Christophe Vaillant. “Plus on a  de chiens, plus on augmente le kilométrage”. 

“C’est un travail d’équipe” 

Pour se préparer à la compétition, l’équipage s'entraîne dès le mois de mai. D’abord en trottinette, lors de petits tours plutôt pour  reprendre un rythme progressivement. Tout saccélèe à mesure que le coup d’envoi des championnats se rapproche. 

Si les chiens s’entraînent, Christophe Vaillant lui aussi doit se maintenir en forme avant une compétition. “Je fais du kart, je dois courir, pédaler pour soulager les chiens au maximum. C'est un travail d’équipe. Comme le chien doit être toujours au galop, si on l’aide pas il va se mettre au trot. Si on lui coupe sa vitesse, on perd d’intensité. On doit les aider dans les dénivelés”. 

Je vais essayer de faire la meilleure performance possible mais c'est un peu optimiste de dire que je pourrais décrocher un titre.

Christophe Vaillant

Le rythme est soutenu, la discipline, exigeante. Mais Christophe Vaillant assure qu’il le fait juste pour le plaisir. “Je ne vise pas les championnats du monde. Je veux participer, représenter ma nation. Si je fais un podium ce sera un bonus. Je vais essayer de faire la meilleure performance possible mais c'est un peu optimiste de dire que je pourrais décrocher un titre”, reconnaît l’intéressé.

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