Accusé de trafic d'influence et de favoritisme dans l'affaire de la Senim, l'ancien député européen et président de l'agglomération de Nîmes est renvoyé devant le tribunal correctionnel.
C'est une vieille affaire, mais le dossier est encore loin d'être clos. Le 13 novembre dernier, le juge d'instruction a ordonné le renvoi en correctionnelle de Franck Proust pour trafic d'influence et favoritisme. L'ordonnance concerne aussi toutes les personnes impliquées dans l'affaire dite "de la Senim".
"Quelque part, ce renvoi en correctionnel est un soulagement", confie l'actuel président LR de Nîmes Métropole. "Au moins maintenant, il y a un calendrier, un horizon et je vais pouvoir me défendre. C'est une affaire qui est pénible, qui me pourrit la vie depuis 18 ans, qui pourrit aussi ma vie politique et qui a fait du mal à ma famille."
Selon nos confrères de Midi Libre, le procès pourrait se tenir d'ici à juin 2021. Franck Proust encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement, un million d'euros d'amende et une peine d'inéligibilité.
Des faits qui remontent entre 2002 et 2006
Le Gardois de 57 ans était à la tête de la Senim, la société d’économie mixte de la ville, entre 2001 et 2006. Les faits qui lui sont reprochés remontent à cette époque.Il est notamment mis en cause pour la vente de terrains appartenant à la ville. La cession de parcelles à un promoteur local aurait permis à cet intermédiaire de réaliser une plus-value immobilière de 1,2 millions d'euros, au détriment de la communauté. Il est également soupçonné d'avoir été à l'initiative de travaux réalisés sans appel d’offre.
Saga judiciaire
Après une enquête de la brigade financière de la PJ de Montpellier en 2006, un juge d'instruction s'était saisi du dossier en 2008.Franck Proust avait fini par être mis en examen en juillet 2017. L'élu avait fait appel de la décision mais la justice avait donné raison au juge. L'ancien député européen, élu de 2011 à 2019, avait ensuite décidé de se pourvoir en cassation.