Gérant d'une épicerie à Nîmes dans le Gard, il aurait acheté et revendu entre 200 000 et 500 000 bombonnes via plusieurs sociétés. Un trafic estimé entre 2,7 et 6,7 millions d'euros. Le principal suspect sera jugé avec trois autres personnes dont sa femme en décembre par le tribunal correctionnel.
Les chiffres donnent le vertige. Tout comme le produit revendu. Près de 500 000 bombonnes de protoxyde d'azote. Elles étaient livrées par palettes dans des semi-remorques et stockées dans des box à Nîmes. Un gérant d'épicerie nîmois est soupçonné d'être à la tête de ce trafic international.
La vente de protoxyde d'azote n'est pas interdite mais c'est le dispositif permettant l'extraction du produit "pour en obtenir les effets psychoactifs" qui est prohibé. Autrement dit, l'usage détourné de ces bombes, destinées à extraire de la chantilly et inhalées comme des gaz hilarants, est assimilé à l'usage de produits stupéfiants.
Sociétés-écrans
Le Nîmois, âgé de 29 ans, gérant d'une épicerie, soupçonné de diriger ce trafic est également à la tête d'une entreprise de BTP. Il aurait créé plusieurs sociétés de services, de sécurité et de restauration rapide pour y faire transiter des fonds et alimenter les comptes d'une autre société destinée à l'achat de ces bombonnes.
Trafic international
D'après les enquêteurs de la police judiciaire, le trafic mis au jour durait depuis trois ans. Les bombonnes achetées en Hollande étaient revendues entre Nîmes, Lyon, Annemasse et des villes de la Côte d'Azur, Cannes ou Nice.
Des quantités importantes de protoxyde d'azote devaient être livrées à la galerie Wagner, "supermarché de la drogue" du quartier Pissevin, à Nîmes.
Entre 2,7 et 6,7 millions d'euros
Des transactions commerciales estimées entre deux et plus de six millions d'euros effectuées sans aucune déclaration au fisc à travers plusieurs sociétés montées à la suite unes des autres sans comptabilité ni déclaration de chiffre d'affaires ou de paiement de TVA.
L'ombre du grand banditisme
L’examen des comptes de la tête de réseau présumée et de ceux de son entourage aurait permis de mettre en exergue "une organisation structurée autour de dizaines de sociétés complices. Une organisation se traduisant par une bande de malfaiteurs parfaitement organisée dans l'achat et la revente de protoxyde d'azote", selon les enquêteurs. Ils évoquent une fraude massive à l'échelon national, et une importation soutenue par des fonds liés au grand banditisme.
Blanchiment et travail dissimulé
L'épouse du principal suspect, de nationalité américaine est soupçonnée de blanchiment et travail dissimulé. Des accusations qu'elle réfute.
Elle, son mari, et deux autres complices présumés comparaîtront le 7 décembre 2023 devant le tribunal correctionnel de Nîmes.