"Remettre un coup de pression au gouvernement" : les agriculteurs se mobilisent une nouvelle fois à Nîmes

Dans la matinée du jeudi 28 mars, une cinquantaine d'agriculteurs du Gard se sont mobilisés à Nîmes, à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du département. Ils réclament la mise en place des mesures prises par le gouvernement, car certains paiements tardent à arriver.

Du fumier déversé, des pneus brûlés, des tags "Payez vos dettes" : les agriculteurs gardois se sont une nouvelle fois mobilisés ce jeudi 28 mars au matin. Leur but : "remettre un coup de pression au gouvernement" et demander la mise en place effective des mesures.

Du fumier devant la DDTM

Vers 9 heures du matin, à l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA) du Gard, une cinquantaine d'exploitants agricoles se sont d'abord réunis devant la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), à Nîmes. Ils y ont déversé fumier et déchets, pour protester contre des paiements qui tardent à leur parvenir.

"Ce n'est pas contre la DDTM, ils font ce qu'ils peuvent, mais l'Etat n'a pas donné les moyens de mettre en place les mesures qu'il a annoncées, assène Romain Angelras, le président des JA du Gard. Ce qu'on attend, essentiellement, c'est la mise en place de ces mesures."

Des paiements repoussés

Les exploitants agricoles sont en effet dans le flou concernant certains paiements, notamment ceux de la PAC (la Politique agricole commune européenne). "Certains paiements commencent à arriver, mais pour beaucoup d'autres, nous sommes dans le flou. On nous annonçait un paiement à la date du 15 mars, et maintenant on se rend compte que ça ne va pas être avant le 30 juin", déplore le président du syndicat.

Au fil des mois, nos situations s’aggravent, beaucoup d’entre nous n’en peuvent plus. Ces manifestations, ce sont des cris de détresse.

Romain Angelras, président des Jeunes agriculteurs du Gard

France 3 Pays gardois

La cinquantaine d'exploitants s'est ensuite dirigée vers la zone industrielle de Grézan, à l'est de Nîmes, le cortège de tracteurs perturbant la circulation en centre-ville pendant des dizaines de minutes. Arrivés sur place, ils ont bloqué à l'aide de pneus brûlés un centre d'embouteillage de vins, notamment étrangers.

"On n'a rien contre les vins étrangers en soi, mais aujourd'hui on est dans un tel désarroi qu'on souhaite que la grande distribution joue le jeu et achète français, plutôt que du vin espagnol ou d'autres pays", explique Anthony Bafoil, viticulteur et président du comité territorial du Gard des vignerons coopérateurs d'Occitanie.

On n'a pas d'avancées sur la question des vins étrangers, aujourd'hui nos caves sont pleines. Les viticulteurs ne touchent pas ou presque plus d'accomptes, la misère gagne.

Anthony Bafoil, président du comité territorial du Gard des vignerons coopérateurs d'Occitanie

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Quelques forces de l'ordre étaient présentes pour encadrer la manifestation, qui s'est déroulée sans heurts. Celle-ci intervenait alors que se termine ce jeudi à Dunkerque le congrès de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), où des représentants de la FDSEA du Gard se sont rendus.

De son côté, le préfêt du Gard déplore dans un tweet publié jeudi après-midi les dommages causés aux locaux de la DDTM, dénombrant "un portail détruit, des tags sur le bâtiment et un dépôt de déchets". Le représentant de l'Etat "condamne fermement ces actes de vandalisme" et annonce qu'une plainte sera déposée.