L'enseigne Gifi souhaite installer une plateforme logistique à Laudun l'ardoise, dans le Gard. Un entrepôt de 120.000 m² avec 250 emplois à la clef. Mais les riverains s'inquiètent des conséquences, notamment en terme de circulation.
L'Audun-l'Ardoise est une petite commune gardoise qui longe le Rhône, à l'Est du département. Le village ne compte que 6300 habitants mais présente l'avantage d'être juste à côté de deux axes routiers majeurs : l'A7 et l'A9. Un emplacement idéal pour implanter une plateforme logistique. Le géant de la distribution de produits pour la maison Gifi ne s'y est d'ailleurs pas trompé et souhaiterait s'y installer. Plus précisément sur un ancien site du géant de l'acier ArcelorMittal, abandonné en 2004. Le distributeur promet 250 emplois.
Mais la perspective de cette installation inquiète les riverains : "On va avoir à peu près 12 hectares de plateforme logistique construite", explique un habitant du village. Plus que la construction elle-même, ce sont les conséquences de cette implantation qui sèment le doute : les Laudunois mobilisés anticipent un trafic quotidien de 250 camions par jour. Michel Mazzoleni craint d'être aux premières loges car il habite à 200 mètres de la friche industrielle : "Ces camions vont passer ici. Et donc je vais subir toutes les nuisances possibles : le bruit, la dangerosité... Ils m'ont déjà cassé mon mur : les camions venaient tourner ici."
L'association de défense de l'Ardoise s'inquiète aussi des conséquences de ce trafic routier pour les enfants dont l'école longe la route et demande l'abandon du projet : "Si on ne peut pas éviter Gifi, la finalité c'est d'éviter le problème des camions ; pour cela, il faut absolument créer une nouvelle voie au Sud. Ca veut dire créer un pont au-dessus de la voie de chemin de fer, et ça coûte de l'argent. Nous on propose d'installer 50 entreprises de 20 salariés," explique Dominique Griotto, le président du Comité de défense de l'Ardoise.
250 emplois à la clé
Pour la commune, réinvestir cette friche industrielle est une priorité. Et parmi les options possibles, c'est le projet de Gifi qui s'est imposé. Les 250 emplois prévus représentent une aubaine pour ce bassin d'emploi sinistré. "C'est intéressant aussi parce qu'il y a des gens qui ont besoin de travailler. Mais il y a aussi des nuisances évidemment, et ces nuisances on va bien sûr en tenir compte. On va discuter avec Gifi. Aujourd'hui on en est à la signature du compromis de vente. Une fois que ce compromis sera signé, il va y avoir des discussions et les habitants y seront invités", assure le maire de la commune Yves Cazorla.
Le maire compte organiser des réunions publiques très prochainement. Le comité de défense, lui, annonce qu'il va lancer une pétition. C'est le deuxième projet de ce type qui est contesté par les Gardois. Le 14 décembre 2021, Amazon avait renoncé à s'implanter à Fournès, près du Pont du Gard, après des mois de bataille juridique et de mobilisation des riverains.