Emmanuel Macron est arrivé ce vendredi midi, à la base aérienne de la sécurité civile de Nîmes-Garons, pour "préparer l'été", qui "s'annonce encore très difficile" après les nombreux incendies de l'an dernier. Ce déplacement dans le Gard coïncide avec le lancement d'une météo des forêts et l'annonce hier du dispositif européen anti-feux. Des opposants attendent également le Président de la République.
Si sur la base aérienne de la Sécurité civile à Garons, près de Nîmes, tout est prêt pour accueillir le Président de la République, à l'extérieur, des manifestants se sont invités à proximité de l'aéroport.
Tenus à l'écart par les forces de l'ordre, banderoles fustigeant le 49.3 et la réforme des retraites en avant, ils ont entamé un concert de casseroles, vers 11h. Ils étaient alors une cinquantaine sur place.
Vers 13h, les manifestants cantonnés sur le rond point de l'aéroport, plus nombreux qu'avant l'arrivée du Président de la République, ont tenté une approche. Mais les policiers et gendarmes sur place les ont repoussés. Des renforts de CRS ont été demandés pour rétablir la circualtion.
Car depuis midi, la zone d'activité était bloquée et la circulation impossible depuis l'autoroute A.54 provoquant des bouchons.
En 10 minutes, les forces de l'ordre ont dispersé puis évacué les militants contre la retraite à 64 ans dans le calme mais fermement.
Un dispositif renforcé avec plus d'avions et plus d'hommes
Sur la base aérienne de la Sécurité civile de Nîmes-Garons, le chef de l'Etat va "échanger avec l'ensemble des acteurs mobilisés sur le terrain pour préparer l'été 2023", a annoncé l'Elysée.
Il s'agit de "s'assurer que les décisions prises" à l'automne "sont bien mises en oeuvre sur le terrain afin de bien protéger les Français", a précisé un conseiller présidentiel.
Emmanuel Macron doit être accompagné de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et de Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité.
En octobre, après un quasi-record de surfaces brûlées durant l'été 2022, Emmanuel Macron avait annoncé plusieurs mesures "pour prévenir les incendies et renforcer les moyens de lutte, qu'ils soient matériels ou humains", rappelle la présidence.
Elle dresse un bilan d'étape positif :
- 9 appareils aériens supplémentaires en 2023
- de nouvelles colonnes de pompiers de renfort mobilisables
- des progrès vers la création d'une quatrième unité militaire de sécurité civile
Le président avait aussi annoncé la création d'une "météo des forêts", dont le premier bulletin, qui devait initialement être publié jeudi 1er juin, a été décalé à ce vendredi pour être dévoilé à l'occasion du déplacement dans le Gard.
Une carte de vigilance "météo des forêts"
Cette nouvelle carte de prévisions présente à l'échelle départementale le degré de risque par un code couleur allant du vert (faible) au rouge (très élevé) en passant par le jaune (modéré) et le orange (élevé). Comme celles émises par Météo France pour les inondations, les orages ou le vent.
"Cela permettra à chaque Français de savoir quel est le niveau de risque dans le département où il se trouve" et de "rappeler les bons gestes", estime l'Elysée.
"C'est un outil de mobilisation collective dans un été qui s'annonce encore très difficile", a ajouté un conseiller, relevant qu'au 21 mai, 21.000 hectares avaient déjà brûlé en France, contre 15.000 ha en 2022 à la même date.
2022, année des mégafeux
L'an dernier, 72.000 hectares, dont 60.000 hectares de forêts, sont partis en fumée en France (15.000 hectares en 2021), et 60.000 personnes avaient dû être évacuées en raison des incendies, en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie.
C'était un "événement climatique sans précédent", un "épisode très dramatique qui a touché l'ensemble de la France" avec 50 départements concernés par des incendies, rappelle l'entourage du président. "Il fallait changer le logiciel pour s'adapter à ces nouveaux enjeux."
Le chef de l'Etat rendra aussi hommage aux hommes de la Sécurité civile pour leur engagement, notamment au pilote de Tracker Franck Chesneau, décédé alors qu'il combattait les flammes à Générac dans le Gard, en août 2019.