Les derniers orages ont permis aux habitants d'Aubais, dans le Gard, frappés par un violent incendie, de faire quelques réserves d'eau de pluie. Mais les prochaines semaines restent angoissantes pour eux car la sécheresse est toujours là et les fortes chaleurs autour de 30°C reviennent.
Les orages ont fait du bien. A Aubais, les pluies des deux épisodes méditerranéen de dimanche et mercredi, ont permis aux habitants de souffler un peu, et aux sols desséchés de reprendre un peu de vigueur. Après les vagues caniculaires de l'été et une sécheresse qui n'en finit pas, le cumul de 70mm de pluie qui est tombé est un vrai soulagement.
"C'était la bonne surprise du dimanche matin !" admet Florence qui n'avait pas vu une telle pluie depuis le mois de mai. "Ces 23mm, ça nous a permis de remplir tous nos contenants, des bassines, des seaux", détaille-t-elle.
La pluie soulage, d'autant plus qu'il y a deux semaines, c'est l'enfer qui s'abattait sur le secteur, avec un incendie ravageant près de 370 hectares.
Depuis plus de trente ans, cette habitante qui n'est pas reliée au réseau d'eau mais à un forage, entretient une petite marre dans son jardin. Cette année, le point d'eau a atteint un niveau extrêmement bas. Du jamais vu. Mais aujourd'hui, elle a retrouvé un peu de profondeur, pour le plus grand bonheur de sa propriétaire.
Même joie chez les vignerons du secteur, qui se réjouissent de la renaissance de leurs plantations. "Avec ces précipitations, on peut espérer que les vignes reprennent leurs esprits et on peut surtout espérer du beau raisin", détaille Edouard Sentex, vigneron.
Anticiper les prochaines canicules
Au milieu des odeurs de brûlé ravivées par la pluie, Florence décrit néanmoins une situation qui devient de plus en plus angoissante.
"Notre maison ne répond plus aux préconisations pour lutter contre les incendies", explique-t-elle. "Mais les arbres qui l'entourent font le paradis de cette maison. C'est un peu compliqué de trouver le juste équilibre entre éviter les incendies et conserver la biodiversité", énumère-t-elle.
Avec le remplissage de ses récipients, elle se dit soulagée de pouvoir donner un peu plus d'eau à ses plantes. Jusqu'ici, elle les arrosait avec une grande parcimonie, notamment grâce aux eaux de la cuisine. Elle réfléchit d'ailleurs déjà aux prochaines vagues de chaleur, qu'elle compte anticiper. "On pense à avoir plus de réservoirs d'eau. On en a déjà deux, pour 2.000 litres mais on va essayer d'en avoir quatre".