Un jeune homme de 24 ans comparait ce matin devant les assises du Gard pour le viol présumé d’une joggeuse en 2019 à Saint-Alexandre dans le Gard, ainsi que pour deux autres affaires de viol. L’homme à la personnalité instable, confondu par son ADN, a nié les faits devant la cour.
A-t-on affaire à un violeur en série ? C’est la question qui plane dans la salle d’audience des assises du Gard ce jeudi matin à Nîmes, aux premières heures d’un procès qui devrait durer deux jours. Le violeur présumé est un jeune homme de 24 ans, brun et athlétique. Le mardi 24 avril 2019, Vincent Palazzolo croise la route d’une joggeuse sur un chemin de Saint-Alexandre dans le Gard.
"Déshabille toi ou je te tue"
C’est la première victime à s’avancer à la barre cette après-midi. Cette petite femme mince aux cheveux courts, digne et très calme, va alors livrer un témoignage glaçant. Elle raconte s’être fait surprendre par un homme lors de son jogging. Il la menace après l’avoir fait tomber au sol. « Il m’a dit déshabille toi ou je te tue » explique-t-elle. Elle détaille ensuite le viol : 80 secondes, « une éternité », pendant laquelle elle va simuler un semblant de plaisir « pour trouver un humain derrière le monstre », et rester en vie, avant de s’enfuir.
Un mode opératoire similaire dans deux autres affaires
Interrogé par le président, le suspect maintient son argumentation. Il nie tout contact physique, mais reconnaît avoir croisé la victime, et s’être livré à une exhibition sexuelle devant elle. Selon lui, la victime l’aurait « poussé à bout ».
Un face-à face éprouvant pour cette femme de 47 ans, qui s’effondre : « Au moment du viol, je me suis vue morte. J’ai vu mes cinq enfants qui regardaient mon corps inerte. » Autrefois très optimiste, cette sportive accomplie est aujourd’hui très angoissée. « Ce n’est plus comme avant. Maintenant je suis en hyper vigilance. »
Pour l’avocat des parties civiles, Me Ludovic Para, il ne faut pas s’attendre à des aveux. « Pour les victimes ce qui est très important, c’est que leur qualité de victimes soit reconnue par la justice, mais surtout par l’agresseur lui-même. Je suis plus dubitatif sur ce dernier point. Il n’a fait que fuir ses responsabilités en donnant des versions aussi extravagantes que ridicules. Mais cela ne résistera pas à l’analyse des jurés. »
Un examen de personnalité inquiétant
Vincent Palazzolo comparait également aujourd’hui pour deux autres affaires de viol et agressions sexuelles : l’une en septembre 2019 à Bagnols-sur-Cèze, l'autre en 2018 à Vénéjan. Là aussi, il s’agit de femmes agressées durant leur jogging, dans le même secteur et selon le même mode opératoire. Des similitudes qui font craindre un scénario noir de violeurs en série.
Lors de ces deux premières agressions, les enquêteurs n’avaient pas réussi à remonter jusqu’ à l’auteur des faits. Ce n’est qu’après le viol commis à saint-Alexandre, que l’accusé avait pu être identifié, grâce à l’ADN retrouvé sur les vêtements de la victime. Mais Vincent Palazzolo nie les faits, et affirme n’avoir jamais rencontré les deux premières victimes.
Un discours qui révèle une incapacité à se remettre en question selon le psychologue qui a témoigné ce matin. Le prévenu n’a en effet pas cessé de minimiser les faits, avec une certaine arrogance. L’examen de sa personnalité dépeint un jeune homme très autocentré au comportement instable, qui peut passer de lisse à explosif en quelques minutes. Les questions posées autour de la sexualité le bloquent et le rendent agressif. Un profil inquiétant selon les spécialistes.
Le suspect risque 15 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi soir.