L'avocat général a requis mardi deux ans de prison dont un an assorti d'un sursis mise à l'épreuve, une peine plus lourde qu'en première instance, contre l'ancien membre d'Action directe, le Gersois Jean-Marc Rouillan, jugé pour "apologie du terrorisme".
Il avait été condamné en septembre 2016 en première instance à huit mois de prison, pour avoir qualifié de "très courageux" les jihadistes qui ont frappé la France en janvier et novembre 2015. L'ancien membre du groupe Action directe, le Gersois Jean-Marc Rouillan, en liberté conditionnelle depuis 2012 après avoir passé 24 ans derrière les barreaux pour des assassinats terroristes, avait fait appel.
Une peine plus lourde requise en appel
L'avocat général a réclamé mardi lors du procès en appel une "plus grande sévérité" face à "quelqu'un qui est indiscutablement un terroriste" et qui était "tout à fait conscient de la portée de ces propos".Le 23 février 2016, lors de l'enregistrement d'une émission de radio, Jean-Marc Rouillan avait déclaré "Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait", au sujet des jihadistes qui avaient frappé la France en 2015. "Ils se sont battus courageusement: ils se battent dans les rues de Paris" alors qu'ils "savent qu'il y a 2.000 ou 3.000 flics autour d'eux", avait-il lancé.
Il a depuis indiqué condamner "bien sûr" les attentats.
Condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité, pour les assassinats de l'ingénieur général de l'armement René Audran (1985) et du PDG de Renault Georges Besse (1986), Jean-Marc Rouillan est le dernier membre du noyau dur d'Action directe - groupe armé d'extrême gauche à l'origine de plusieurs attentats dans les années 1980 - à avoir recouvré la liberté.
Après la condamnation en première instance de Jean-Marc Rouillan, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) avait redouté l'apparition d'une "police de l'opinion".
Autrefois dans le champ de la loi sur la liberté de la presse, considérée comme plus protectrice avec par exemple des délais de prescription courts, le délit d'apologie du terrorisme est passé dans le régime commun du droit pénal avec une loi du 13 novembre 2014.
Décision le 16 mai.