Auch : un cercle de silence autour de Megi, lycéenne sans papier, de nouveau menacée d'expulsion

Comme chaque 1er mardi du mois, un cercle de silence se réunit à Auch (Gers) à l'initiative du Réseau Education Sans Frontières. Ce mardi il sera consacré au cas de Megi, une lycéenne d'Auch d'origine albanaise qui vient de recevoir une seconde obligation de quitter le territoire français.

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A Auch, chaque premier mardi du mois, à 18 heures, ils sont entre 30 et 40 personnes, croyants ou non croyants, militants associatifs ou simples citoyens, à se réunir et à former un cercle de silence "parce qu’il n’est pas admissible de condamner des êtres humains à une vie de « sans » (sans papiers, sans travail, sans droits …)".

Ce mardi 7 février, ils se réuniront de nouveau, à 18 heures, place de la Libération, devant la mairie, à l'initiative du Réseau Education Sans Frontières du Gers (RESF 32), avec la Ligue des droits de l'Homme, Amnesty International, les syndicats enseignants, les parents d'élèves et les lycéens pour renouveler leur soutien à Megi, une lycéenne d'origine albanaise, scolarisée à Auch depuis 2014, mais de nouveau menacée d'expulsion.

"IL N'EST PAS QUESTION QUE MEGI REPARTE"

Le 24 janvier dernier, Megi, 20 ans, lycéenne en filière professionnelle au lycée du Garros, et meilleure élève de sa classe, a en effet été frappée pour la seconde fois d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée par la préfecture du Gers, avec un délai de départ volontaire d'un mois. Cette OQTF est assortie d’une obligation de pointer une fois par semaine à la gendarmerie, où Megi a pris l'habitude de se rendre accompagnée de représentants d’associations. Lesquels affirment qu'"il n'est pas question que Mégi reparte". "Megi a quitté seule à l'âge de 18 ans l'Albanie où elle fait l'objet de menaces et où son père est emprisonné pour des questions d'opposition politique", témoigne Agnès Méric de RESF 32. "Elle maîtrise le français d'une façon admirable. Elle a des résultats scolaires exceptionnels. Elle force l'admiration."

Sous le coup d'une première OQTF, Megi avait toutefois pu se réinscrire au mois de septembre dernier au lycée Garros, pour y poursuivre ses études, grâce à la mobilisation de ses enseignants, des lycéens d'Auch et des associations qui la soutiennent. 

Par la suite, un jugement du Tribunal administratif de Pau a annulé son OQTF. Mais, plutôt que d'envisager une solution plus humaine comme la délivrance d'un titre de séjour qui permettrait à Megi de terminer son cycle d'études, le préfet du Gers a décidé de lui délivrer une seconde OQTF. Mégi sera donc mardi au centre du cercle de silence d'Auch. Une protestation silencieuse à laquelle RESF 32 invite tous ceux qui se ne sont pas d'accord avec "l'archarnement" dont est victime la lycéenne gersoise.

LES CERCLES DE SILENCE, UN MOUVEMENT INITIE PAR LES MOINES FRANCISCAINS DE TOULOUSE 

Le cercle de silence existe à Auch depuis près d'une dizaine d'années. C'est l'un des 180 cercles qui ont essaimé en France dans la foulée du mouvement initié par les Franciscains de Toulouse en 2007, à l'initiative du frère Alain Richard, pour « protester contre l'enfermement des sans-papiers dans les centres de rétention administrative pour le seul fait d'être entré en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie ». Ce mouvement, qui s'inscrit dans celui de la non-violence, a été relayé par plusieurs associations telles que la Cimade ou Réseau Education Sans Frontières.

Voir le magazine "Les moines de la place du Capitole" réalisé en 2012 par Vincent Albinet et Olivier Denoun :
Quelques 180 cercles de silence se réunissent une fois par mois sur les places publiques pour protester contre l'enfermement dans des centres de rétention de personnes pour le seul fait d'être entrées en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie. Ce mouvement a été initié par les frères Franciscains de Toulouse en 2007 . Il s'est étendu à de nombreuses villes et a été relayé par des associations telles que la Cimade ou Réseau Education Sans Frontières.











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