En août 2014, la sortie de route d'un véhicule durant une course de côte à Tillac dans le Gers avait fait 3 morts. 5 ans plus tard, l'enquête se penche sur les responsabilités des organisateurs de la course et de ceux qui ont validé la sécurité du parcours.
Les victimes se trouvaient-elles au mauvais endroit ? Le parcours était-il bien sécurisé ? S'agissait-il d'un accident ou le drame aurait-il pu être évité ?
Près de 5 ans après l'accident, la justice pour la première fois s'oriente vers une responsabilité des organisateurs.
Le 24 août 2014, un véhicule fait une sortie de route lors d'une course de côte à Tillac dans le Gers. Sur son passage il fauche mortellement trois personnes. Deux commissaires de course et un photographe.
Ces 3 personnes se trouvaient derrière le rail de sécurité.
Depuis l'instruction a changé 5 fois de juge. " Aucun d'entre eux n'a mené les investigations souhaitées par les parties civiles. Et l'enquête s'orientait jusqu'ici vers un non lieu", s'agace Maître Lagaillarde qui défend deux familles de victimes.
L'avocat a donc fait appel plusieurs fois auprès de la chambre de l'instruction.
Un lien de causalité entre la disposition des bottes de paille et le drame
En janvier 2019 il obtient une première victoire avec la mise en examen du président de l’association automobile organisatrice de la course et du directeur de course, pour avoir causé la mort involontairement par imprudence, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi.
Cette fois la chambre de l'instruction vient de reconnaître pour la première fois qu'il existe un lien de causalité entre la disposition des bottes de paille et le drame.
Il s'agit d'une deuxième victoire pour Maître Lagaillarde qui rejette la thèse de l'accident :
les bottes de pailles sur les bords du parcours étaient inclinées ce qui a produit un effet tremplin, et elles n'étaient pas liées au rail de sécurité, ce qui a amplifié cet effet
estime l'avocat.
Des auditions orientées ?
Autre satisfaction des parties civiles : la chambre de l'instruction a ordonné au juge d'instruction de mener les auditions souhaitées par Maître Lagaillarde.Des auditions qui étaient jusqu'alors orientées selon l'avocat des familles de victimes.
Un des gendarmes qui a conduit l'enquête jusqu'a maintenant est le même que celui qui a signé l'attestation de mise en sécurité de la course en août 2014. C'est une sorte de déclinaison du pompier pyromane en somme
raconte Maître Lagaillarde.
Les nouvelles investigations mèneront-elles à un défaut de sécurité ou à des négligences ? C'est en tout cas ce qu'espèrent les familles de victimes.