Les salariés du site gersois de Lauak, sous-traitant spécialisé dans l'usinage de pièces aéronautiques, ont été surpris de découvrir une annonce proposant la vente des locaux de leur entreprise pour trois millions d'euros.
Un plan social annoncé
A L'Isle-Jourdain, les salariés de Lauak savaient leur entreprise en difficulté. Un plan de licenciement massif de 60 personnes, c'est-à-dire plus de la moitié de l'effectif de 115 employés, y est prévu selon un salarié qui a souhaité gardé l'anonymat. Ces suppressions de postes visaient principalement les domaines de la soudure, la chaudronnerie et le formage.Le plan social devait être mis en place à partir de la fin du mois d'octobre 2020 mais il a été repoussé. Toujours selon ce même employé, la direction souhaiterait licencier 45 personnes avant Noël.
Situation préoccupante depuis le confinement
Avec la crise sanitaire et le confinement, le chiffre d'affaires avait chuté de manière vertigineuse : plus de 40% de pertes. Le carnet de commande était en berne et les perpectives peu réjouissantes.Mikel Charritton, co-gérant du groupe basé à Hasparren au Pays Basque, s'exprimait en avril dernier, dans une interview publiée sur le site de Lauak. En plein confinement, il faisait part de son inquiétude.
Il précisait alors que "l'entreprise s'organisait pour être résiliente et tenir sur la durée". En revanche selon l'employé qui nous a contacté, la direction profiterait de la crise économique pour "drégraisser".Quand votre premier client (Airbus) annonce une baisse d'un tiers de son activité, forcément il y a de quoi être inquiet. Dans une telle situation, il faut penser au rebond.
Des investissements avant des licenciements
En 2019 pourtant, le groupe, dirigé par Jean-Marc Charritton, avait investi cinq millions d'euros pour son site lislois.Une cinquantaine d'emplois devaient même être créés en 2021 selon La Dépêche du Midi. La crise sanitaire a rebattu les cartes.
Selon notre source, des salariés de la production aluminium viennent d'être placés en chômage partiel. Une partie de la production serait sous-traitée chez un industriel voisin. Des pièces seraient également désormais fabriquées en Inde.
Les salariés ne s'attendaient toutefois pas à ce qu'une partie des locaux de l'entreprise soit mise en vente dans leur dos.
Trois millions d'euros pour 4270m2 : une surface qui correspondrait à la moitié du site gersois.
L'annonce, mise en ligne le 16 octobre, mentionnait "un bâtiment à usage mixte activité et bureau". L'agence qui a publié l'annonce évoquait une "cohabitation" entre Lauak et le futur acquéreur, selon le quotidien régional.
Contacté par France 3 Occitanie, le maire de l'Isle-Jourdain, Francis Idrac, a découvert l'information ce matin dans le journal et n'avait pas d'information supplémentaire à nous communiquer.
Egalement sollicité pour nous répondre, le siège du groupe est pour l'heure injoignable.