A une question du député du Gers, David Taupiac, au sujet de la situation de la clinique de Gascogne, le gouvernement assure, mardi 6 décembre, qu'il sera présent à toutes les étapes pour "soutenir cette coopération public-privé territoriale". La veille, le syndicat CGT dénonçait une "conspiration contre l'hôpital public".
Quelle est la position du gouvernement dans le dossier de la clinique de Gascogne située dans le Gers ? Le député David Taupiac a profité des questions à l'Assemblée nationale, mardi 6 décembre 2022 afin d'en savoir plus. "La fermeture de la clinique représenterait une catastrophe sanitaire pour le département qui souffre déjà de la désertification médicale. Elle représente à elle seule 60 % des interventions chirurgicales dans le département. Sa sauvegarde est donc capitale pour maintenir une offre de soins. Madame la ministre, le gouvernement compte-t-il s'engager financièrement dans le maintien temporaire de l'activité de la clinique de Gascogne ?"
Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, ne s'aventure pas à donner un chiffre. L'ancienne maire de Mont-de-Marsan assure néanmoins que ce dossier est "un sujet d’attention du gouvernement" et qu'il sera présent à toutes les étapes pour "soutenir cette coopération public-privé territoriale".
Un partenariat public-privé
Car le 8 décembre 2022, un protocole d’accord doit être signé entre cette clinique privée, le centre hospitalier d’Auch et le centre de rééducation de Montégut afin de maintenir l’offre de soins privéé de manière temporaire sur le site de la clinique Reviscolada - centre de rééducation neurologique du docteur Bernard Lange situé à Montégut.
Une perspective qui inquiète la CGT Santé et le comité pour la défense de l’hôpital public du Gers.
"L’accord qui se prépare en coulisse, et en toute discrétion, incarne la continuité des politiques de santé qui démantèlent l’hôpital public au profit du développement du privé. Comment l’ARS, représentante de l’État, peut-elle justifier d’abonder le privé d’autant d’argent public quand elle refuse en même temps au service public de santé les moyens financiers nécessaires à son développement avec une capacité d’hospitalisation indispensable de qualité", déclare le syndicat dans un communiqué de presse.
La solution 100% public de la CGT
Pour la CGT, la solution est de transférer les activités privées, dans le giron des établissements publics, hôpital général d’Auch et CHU de Toulouse "à l’instar de ce qui vient d’être mis en place pour sauver les urgences auscitaines, il faut chercher la solution durable !"
Une éventualité à laquelle le député Taupiac ne semble pas souscrire à la lecture de ses déclarations à l'Assemblée nationale : "Ce sont 110 emplois concernés (à la clinique Gascogne) et notamment des professionnels de santé qui risquent de quitter le territoire et dont on perdra les compétences. Nous savons ce que coûterait de soutenir la clinique durant quelques mois, mais nous ne savons pas combien coûterait sa fermeture à moyen ou long terme. Le déplacement des patients sur Toulouse, la perte de compétences. La perte d'attractivité. Le coût du court terme est à mettre en relief avec le coût à moyen et long terme qui serait désastreux pour le département du Gers."