Guerre en Ukraine : des réfugiés indésirables dans le Gers le temps d'une pause

Un convoi humanitaire, organisé à l'initiative d'une association gersoise, n'a pas pu s'arrêter à Auch comme il le souhaitait. La Mairie a refusé de mettre à disposition une salle pour quelques heures. L'accueil des réfugiés crée des crispations aussi avec la préfecture du département.

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C'est l'une des nombreuses initiatives personnelles qui fleurissent depuis le début de l'invasion russe en Ukraine il y a un peu plus d'un mois. Lundi 28 mars, un bus humanitaire quitte Labarthe-sur-Lèze (Haute-Garonne) pour la frontière roumaine. Il apporte des denrées alimentaires, du matériel médical et des vêtements. L'objectif c'est aussi de ramener des réfugiés ukrainiens. A l'origine de cette initiative, Christophe Socio, qui a créé l'association "Humanité, éducation, solidarité". Un salarié de la CPAM de Toulouse et candidat LREM en 2017 aux élections législatives dans la 2ème circonscription du Gers.

"Il y a 500.000 personnes qui attendent aux frontières ukrainiennes pour être évacuées. Ils n'ont rien, il y a urgence, il faut les aider" explique cet homme de 37 ans.

Vendredi 1er avril, le convoi quitte la ville de Siret, à la frontière ukraino-roumaine, direction la France et plus précisément le Gers. Il transporte 22 réfugiés originaires de Marioupol et Karkiv, dans l'Est de ce pays en guerre. Aujourd'hui, il voulait faire une halte à Auch, dans le Gers. "Après 48 heures de route, on avait besoin de se poser quelques heures pour que les réfugiés soient examinés par la Croix-Rouge. C'est la procédure, notamment par rapport aux maladies ou le Covid par exemple" explique Christophe Socio.

Problème : pas au courant, la Mairie de Auch refuse de leur prêter cette salle pour quelques heures et renvoie les organisateurs du convoi vers la Préfecture du Gers. "On nous a fait comprendre que cela ne pouvait pas se faire comme ça, que ce n'était pas la procédure, qu'on ne pouvait pas comme ça revenir avec des réfugiés, sur une initiative personnelle. C'est inadmissible." raconte Christophe Socio.

La Préfecture du Gers vigilante

A la Préfecture du Gers on se défend. "On n'était pas du tout prévenu. Ce n'est pas aux particuliers d'aller chercher des personnes déplacées ukrainiennes" explique t-on. Et de rappeler la procédure : "En France, il y a 3 hubs par lesquels passent les réfugiés : Strasbourg, Paris et Nice. Ensuite, ces réfugiés sont dispatchés un peu partout en France, et bien-sûr le Gers accueille aussi des réfugiés. mais tout cela est coordonné par les services de l’État. Espérons que cette personne ait assuré le suivi de ses déplacés, le logement etc.." rappelle une employée de la Préfecture du Gers qui ne souhaite pas être citée.

Selon Christophe Socio, c'est le cas. "Tout est organisé, on a trouvé des familles d'accueil à Lectoure (Gers) et il y a aussi un centre d'accueil à Montesquiou" explique cet homme de 37 ans.

Accueil à Lectoure

Les 22 réfugiés ukrainiens devraient être pris en charge en début d'après-midi aujourd'hui 4 avril. C'est dans une salle municipale de Lectoure (Gers) finalement qu'ils seront examinés par la Croix-Rouge, avant d'être redirigés vers les lieux qui les accueilleront.

La Préfecture du Gers va suivre cette affaire avec attention. Quant à l'association "Humanité, éducation, solidarité" elle souhaite dès que possible, organiser un nouveau convoi humanitaire, afin de rapatrier d'autres réfugiés ukrainiens.

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