Dans le Gers, les agriculteurs n'ont pas peur de s'installer. 97 nouveaux dossiers ont été déposés dans le département en 2023, 40% de plus que l'année précédente. Les jeunes sont bien déterminés malgré les difficultés.
Quentin et Aubin Délix, font partie de ces enfants d'agriculteurs qui ont décidé de reprendre l'exploitation familiale. Et dans le Gers, ils sont nombreux à s'installer, 97 nouveaux dossiers ont été déposés dans le département, 40% de plus que l'année précédente.
Les deux frères représentent la 3ème génération familiale. Aubin, l'aîné, est le premier à s'être installé il y a maintenant quatre ans. Puis quelques années plus tard, c'est son petit frère Quentin qui a décidé de rejoindre l'aventure.
"Etre passionné pour faire ce métier"
Malgré des difficultés, les deux frères n'ont pas froid aux yeux. Rapidement après son arrivée, Aubin a décidé de s'agrandir pour consolider son activité de veaux sous la mère, un bon choix selon lui : "On voulait rentrer dans cette filière pour l'aspect économique qui est bien mieux valorisé, mais en contrepartie, on a beaucoup d'astreinte. On savait aussi qu'il y avait un petit marché sur ce produit-là, on voulait partir sur de bonnes bases, malgré les dépenses qui sont conséquentes." Les deux frères, associés à leur père, ont désormais 300 hectares de terres agricoles et plus d'une centaine de bêtes. Pour s'en occuper, ils sont trois, mais les journées sont longues.
Pourtant, Quentin, agriculteur depuis quelques mois, admet que ce ne sont pas les horaires qui lui font peur, mais, plutôt, l'administratif : "Toute la paperasse, il faut y consacrer du temps, il nous faudrait quelqu'un à mi-temps pour effectuer tous ces papiers. Heureusement, dans mon cas, que je suis épaulé par mon père et mon frère" , admet-il, la tête plongée dans les factures.
Dans un contexte économique et sanitaire tendu pour les agriculteurs, Jean Délix, leur père, l'assure : "Il faut être passionné pour faire ce métier. Je me demande comment font les jeunes qui s'installent seul. C'est très vite de gros investissements, sans avoir aucune sécurité du côté de la rentabilité."
Un département propice à tous types d'agriculture
La chambre d'agriculture de son côté assure que le signal donné est positif. Pour Marie-Jeanne Lacan, référente installation pour le secteur Porte de Gascogne, le Gers dispose d'une vraie force : "On a tous types d'activités agricoles dans le Gers, dans certains autres départements, ils ont tendance à être beaucoup plus spécialisés." Beaucoup de jeunes agriculteurs comme Quentin et Aubin bénéficient d'une aide de leurs parents, mais d'autres commencent aussi à zéro : "Il y a environ 40% de dossiers qui ne mettent pas en valeur le foncier de leurs parents. Il existe des personnes qui sont des amoureux de ce métier et même face aux difficultés n'ont pas peur de se lancer ". Pourtant, les difficultés sur les exploitations gersoises existent. Sur les 6 000 exploitations du département, 250 seraient en difficulté.