Aide à domicile : en Ariège comme en Haute-Garonne, Omicron tend encore plus la situation

La recrudescence des arrêts de travail liée à l’explosion du nombre de cas de Covid tend encore plus l’activité du secteur. D’autant qu’associations et entreprises du secteur ont toujours autant de mal à recruter. Le point en Haute-Garonne et en Ariège.

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La semaine qui vient de s’écouler a été encore plus stressante qu’à l’habitude pour les structures d’aide à domicile et de service à la personne. Certaines ont vu jusqu’à 30% de leur personnel atteint par le Covid ou cas contact. Si les services essentiels ont pu être assurés, d’autres ont dû être réduits.  

Je n’ai pris aucun nouveau dossier ces derniers jours pour ne pas faire exploser les équipes

Jean-Pierre Galtier, directeur d'Ariège Assistance

« C’est la première fois que ça nous arrive ! Je n’ai pris aucun nouveau dossier ces derniers jours pour ne pas faire exploser les équipes » soupire Jean-Pierre Galtier. Le directeur d’Ariège Assistance emploie près de cinq-cents salariés pour s’occuper de 2500 personnes âgées, deux-cents en situation de handicap et autant de familles en difficultés sociales.  

« Déjà que notre profession souffre d’un manque d’attractivité, l’obligation vaccinale nous a obligée à suspendre 2 à 3% de notre effectif, et là avec les arrêts maladie et les cas contacts, on est dans une situation à la fois préoccupante et épuisante » reconnaît le travailleur social.  

Un quart du service administratif absent

Bernadette Rodrigo, elle, gère l’association « solidarité familiale » qui aide 1400 personnes au quotidien entre Toulouse et le muretain. « La semaine dernière j’ai eu 24 arrêts sur mes trois-cents salariés de terrain. Quant au service administratif, un quart de l’équipe était absente » annonce sans détour la directrice.  

Infirmiers, aide soignants, éducateurs spécialisés mais aussi cuisiniers et auxiliaires de vie ont donc largement été perturbés dans leur activité. « D’autant qu’avec les résultats de test, c’est souvent au dernier moment qu’il a fallu s’adapter, sans parler de la situation dans les écoles qui mobilise aussi certains employés parents » commente Bernadette Rodrigo. « Bref nous sommes impactés comme le reste de la société » conclue-t-elle, philosophe.  

Les équipes ont fait des miracles pour maintenir les interventions essentielles

Anne-Julie Joannis, chef de mission à l'Union Nationale de l'Aide des Soins et des Services à Domicile

« Les équipes ont fait des miracles pour maintenir les interventions essentielles » assure Anne-Julie Joannis. Autrement dit les personnes dépendantes qu’il faut aider à se lever, se laver, s’habille ou pour manger l’ont été. « Certaines interventions dites de confort, elles, ont été réduites de 2 heures à une heure par exemple » explique la chargée de mission à l’Union Nationale de l’Aide des Soins et des Services à Domicile en Haute-Garonne.  

« Mais il ne faut pas les négliger car elles sont primordiales dans la fonction lien social, alors il faut jongler » assure-t-elle. « Mais attention, la situation est très instable. Ce que je vous dis là ne sera peut-être plus valable dans quinze jours ». Une instabilité qui vient s’ajouter à celle plus générale du secteur.   Et au-delà du Covid ?  

Une situation déjà tendue avant le Covid

« Le conseil départemental, la direction du travail, tout le monde est conscient de la gravité de la situation » alerte Jean-Pierre Galtier. « Nous devons à tout prix recruter. Mais à chaque fois, nous manquons de candidats » se désole le patron d’Ariège Assistance. « En plus, dans notre département, 20 à 25% des demandeurs d’emplois n’ont pas le permis de conduire. Et sans voiture impossible de travailler pour nous ».  

« Nous sommes toujours en recherche d’effectifs » prévient Bernadette Rodrigo. « Mais tout le monde a été particulièrement aidant envers nous, y compris vous les médias régionaux. Et puis il y a eu la revalorisation des salaires. On s’est senti, écoutés et considérés. Vous savez nos salariés, c’est l’armée de l’ombre qu’on ne voit pas parce qu’elle intervient à domicile ».  

On a beaucoup investi dans la formation

Bernadette Rodrigo, directrice de l'association "Solidarité Familiale"

Le 17 janvier prochain, « solidarité familiale » va accueillir onze personnes en contrat d’apprentissage avec l’IFRAS (Institut de Formation Recherche, Animation, Sanitaire et Social) et l’association « trajectoire vers l’emploi ». « On a beaucoup investi dans la formation » s’enthousiasme la directrice.  

« Tendance qui s’installe ou coup de chance » s’interroge Anne-Julie Joannis qui opterait volontiers pour la première hypothèse. L’avenir nous le dira, en espérant que le Covid ne vienne pas encore assombrir le tableau. « De toute façon, on a prévenu les autorités qu’on passait en mode dégradé » rappelle la chargée de mission de l’UNA.

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