"Intenable", "indécent", "frictions", "bagarres", détenus et personnels "en danger" : la ligue des droits de l'Homme dénonce une surpopulation carcérale explosive à la maison d'arrêt de Seysses (Haute-Garonne) où les détenus sont entassés à 3 dans des cellules de 9 m²
"Trois détenus dans des cellules de 9m2 à la Maison d'arrêt de Seysses : indécent !" : la ligue des droits de l'homme (LDH) a publié lundi un communiqué où elle explique que "les matelas et les lits de camp se bousculent sur les sols des cellules au sein de la maison d’arrêt de Seysses".
Ouvert en 2003, l’établissement pouvait alors accueillir 596 détenus dans des cellules individuelles ou destinées à deux personnes.
"Douze ans après les choses ont bien changé !", s'indigne la LDH. "Aujourd’hui, la surpopulation dépasse 200%. La maison d'arrêt compte entre 30 et 40 cellules, de 9 et 12m2, conçues pour une ou deux personnes. Au quotidien, la situation génère des frictions et des bagarres mettant en danger les détenus et les personnels. D’autant que les effectifs humains ne sont pas renforcés. Chez les surveillants, les heures supplémentaires explosent (plus de 50 heures par mois pour de nombreux surveillants) tout comme les arrêts maladies".
La situation est donc devenue "intenable" pour la LDH qui rappelle qu’"en France, les détenus sont soumis à une loi datant de 1875. Elle instaure l'encellulement individuel, principe qui signifie qu'un minimum de 11 m2 doit être assuré par détenu. Un Etat de droit ne peut se satisfaire de moratoires constamment reconduits pour repousser l'application d'un droit fondamental. La Ligue des droits de l'Homme demande donc que toutes les mesures nécessaires soient mises en place immédiatement afin de remédier à cette situation. Elle rappelle qu'avec de tels taux de surpopulation, la prison ne peut jouer correctement son rôle de réinsertion et devient, comme les statistiques le montrent, une machine à récidive".
Voir le reportage de Luc Truffert et de Virginie Beaulieu :