Environ 70 éleveurs pyrénéens ont mis en place un barrage filtrant dimanche à Saint-Béat pour dénoncer les dégâts causés par l'ours dans les cheptels bovins et ovins du massif de la Barousse. Ils montrent du doigt l'ours Goiat et réclament son retour en Espagne où il a été lâché.
Environ 70 éleveurs ont distribué des tracts aux automobilistes à proximité de la frontière espagnole, autour du barrage filtrant mis en place à Saint-Béat (Haute-Garonne), toute la journée de dimanche.
Ils entendaient ainsi réclamer le retour de l'ours Goiat sur son lieu d'introduction, en Espagne à qui ils demandent de "payer les dégâts qu'il a causés".
L'ours Goiat, lâché en juin dernier dans les pyrénées catalanes espagnoles dans le cadre du programme Piroslife, ne connaît en effet pas les frontières. Il se promène entre Catalogne, Val d'Aran et Haute-Garonne. Et à plusieurs reprises, il est venu sur le sol français attaquer des cheptels ovins et bovins du massif de la Barousse. Il y a notamment dévoré une vache au mois de septembre dernier.
"Le jackpot d'un côté, les embêtements de l'autre!", dénoncent, dans le tract distribué dimanche, les Jeunes agriculteurs des Hautes-Pyrénées, la FDSEA 65 et l'association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP). Ils estiment à plus d'1,8 million d'euros l'indemnité européenne perçue par la Catalogne et le Val d'Aran pour lâcher un ours slovène sur leur territoire, selon ce tract. Or, "depuis plusieurs semaines, leur ours grassement payé attaque brebis et vaches" de l'autre côté de la frontière, ajoute le texte.
"Reprenez votre ours. Et vite, sinon c'est nous qui nous en occuperons",
fustigent encore les éleveurs anti-ours à l'adresse de leurs voisins espagnols.
Les éleveurs ne comprennent pas non plus pourquoi la présence de Goiat, géocalisable à tout moment grâce à sa balise, ne leur est pas signalée par les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
La question de nouveaux lâchers d'ours sur les versants français du massif des Pyrénées continue de diviser, vingt ans après la réintroduction du plantigrade. Dans une lettre rendue publique dimanche par les anti-ours, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal estime que "l'introduction d'une ourse sur le noyau occidental" serait "la proposition la plus acceptable localement". Mais début juillet, le Comité de Massif des Pyrénées n'était pas parvenu à s'entendre sur un plan de lâchers ou sur leur arrêt pur et simple. Il devrait être à nouveau consulté sur la proposition de Ségolène Royal, selon son courrier au préfet de région, daté du 15 septembre.
Voir le reportage vidéo de Stéphane Compan et Denis Tanchereau :
Environ 70 éleveurs des Pyrénées ont manifesté dimanche à Saint-Béat (Haute-Garonne), non loin de la frontière franco-espagnole, pour alerter sur les attaques de troupeaux commises selon eux par l'ours Goiat lâché en Espagne