Pour le 25ème samedi de mobilisation, les Gilets jaunes sont de retour sur les rond-points, samedi 4 mai 2019. Où en est le mouvement ? Leur motivation est-elle intacte ? Comment continuer ? Eléments de réponse avec Christophe, Mathieu, Morgane et les autres...
Les Gilets jaunes étaient de retour au "rond-point" de Sesquières, à Toulouse, ce samedi matin. Déterminés à renouer avec l'origine du mouvement.
Christophe, Gilet jaune de la première heure, l'explique ainsi : "L'idée de reprendre les rond-points aujourd'hui, c'est de montrer à tous les Français qui nous soutiennent que le mouvement, ce n'est pas que les manifestations. On n'est pas là pour embêter les commerçants, on veut aussi montrer qu'on est présent. On va essayer de relancer les samedis matins en étant sur les rond-points. On travaille sur différentes avancés du mouvement".
La motivation est-elle la même qu'au premier jour ? Pour Christophe, poursuivre est une évidence : "Pourquoi on est encore là ? On a un gouvernement qui ne nous écoute pas. On ne doit pas chanter assez fort parce qu'il ne nous entend pas. Il faut savoir qu'on se bat pour notre pouvoir d'achat, pour nos retraités, pour nos enfants. Il n'est pas normal qu'une personne âgée ne puisse pas subvenir à ses besoins".
Les annonces du président de la République, en réponse à cette crise sociale que traverse la France, n'a pas convaincu les Gilets jaunes. Christophe le confirme : "Il a fait ni plus ni moins que rendre ce qu'il avait pris.Les Français demandent à pouvoir vivre de leur travail, tout simplement. Il y a plus malheureux que moi mais personnellement, je me bats pour nos enfants. Il ne faut pas oublier que ces acquis qu'on essaie de nous enlever, des gens se sont battus pour qu'on les ait".
"Cette direction-là, on n'en peut plus"
Présent lui aussi à Sesquières ce samedi matin, Mathieu ne dit pas autre chose. Si le gouvernement a fait "un petit geste" pour les retraités, le compte n'y est pas. "Il a clairement été évoquée une injustice fiscale qui n'a pas été traitée par le gouvernement", explique ce musicien de 35 ans. "Il y a eu énormément de cadeaux faits aux multinationales et aux grandes fortunes et dans le même temps, on réduit les moyens des services publics et on démantèle les aides sociales".
La problématique des retraités revient en permanence dans ces paroles de Gilets jaunes. "C'est la première chose qui m'a fait mettre le gilet", nous confie Morgane, 33 ans. "Que quelqu'un qui a travaillé toute sa vie, cotisé, doive faire les poubelles pour manger, je trouve ça inadmissible". Elle poursuit sur sa situation personnelle :"Je ne demande pas plus, je demande assez. Je demande à pouvoir vivre de mon salaire. Je suis interprète et une fois que j'ai payé mon loyer et mes factures, je ne peux même pas me faire un ciné. Je me considère comme une esclave moderne : je travaille pour vivre et rien de plus".
Ces Gilets jaunes entrevoient-ils l'issue de ce mouvement auquel ils participent depuis le mois de novembre 2018 ? Thomas, 27 ans, travailleur au SMIC, est affirmatif : "Ce que veulent les gens, c'est être reconnus pour le travail qu'ils font tous les jours. Enormément de Français ont du mal à boucler les fins de mois. Tant que la colère grondera dans le pays, nous serons là".