Un guetteur a été abattu samedi 6 janvier 2024 par le client d'une prostituée samedi dernier dans le quartier de la Roseraie, à Toulouse (Haute-Garonne). Ce qui rend cette affaire hors norme, c'est qu'elle n'implique que des mineurs. 6 personnes, toutes mineures donc, ont été interpellées, dont l'auteur du coup de feu.
C'est une affaire de proxénétisme totalement inédite. Samedi 6 janvier 2024, un jeune homme de 15 ans a été abattu par un autre mineur, âgé de 17 ans. Le premier était chargé de "surveiller" des prostituées, mineures également, lors des passes. L'auteur présumé du tir est le client de l'une d'elles. Le jeune guetteur serait intervenu au cours d'une altercation entre la prostituée et son client. Il est mort dimanche, à l'hôpital Purpan, après avoir reçu une balle dans la tête.
"C'est hallucinant !"
Pour les syndicats de police, c'est une première. Un réseau de proxénétisme impliquant autant de mineurs est totalement inédit dans la région.
Le proxénétisme, on sait que ça existe. Là, c'est l'âge des protagonistes qui est inquiétant. Les mineurs organisent, font la sécurité ! Même le client est un mineur. C'est hallucinant !
Grégory Hémous, secrétaire adjoint syndicat Alliance (31)
Pour mettre en place un tel réseau, ces mineurs, parfois très jeunes, louent des appartements. Ils y reçoivent des jeunes filles, également mineures. Sans-papiers ou en fugue. En échange d'un endroit pour dormir et de quoi manger, elles se prostituent.
"Cette violence est inquiétante"
Pour le syndicat de police Alliance, le drame de ce week-end est la suite logique d'une montée de la violence plus générale.
La violence des mineurs, elle existe partout en France. Des mineurs armés, il y en a. Mais cela concerne surtout le trafic de stupéfiants. Dans le proxénétisme, c'est inédit, et c'est assez inquiétant.
Grégory Hémous, secrétaire adjoint syndicat Alliance (31)
De la violence et un comportement pour le moins insensé. Car, samedi, après le tir, les autres mineurs du réseau vont transporter Dylan, blessé à la tête, de la Roseraie jusqu'aux Izards, pour faire croire à un règlement de compte lié au trafic de stupéfiants. C'est là qu'il sera découvert, agonisant dans une voiture.
"Il faut des peines dissuasives, même pour les mineurs"
Dans cette affaire, 6 personnes ont été interpellées. Le mineur, tireur présumé, se serait rendu de lui-même et aurait avoué être l'auteur du tir.
Il faut un choc d'autorité. Pour notre syndicat, la justice n'est pas assez ferme avec les mineurs. Ils ne vont que très rarement en prison ! Il faut les sanctionner, et que les peines soient dissuasives pour limiter les récidives.
Grégory Hémous, secrétaire adjoint syndicat Alliance (31)
Habituellement, un jeune de 12 à 17 ans qui commet une infraction criminelle, un crime, n’est pas puni comme un adulte. La loi prévoit des peines spécifiques pour les adolescents. C'est ce qu'on appelle l'excuse de minorité. La notion de majorité pénale empêche un mineur d'être jugé comme le serait un adulte à partir de ses 18 ans.