Le tribunal pour enfants de Paris a condamné mercredi deux ados toulousains qui avaient tenté de rejoindre la Syrie en 2014 pour combattre dans les rangs d'Al-qaïda à 6 mois de prison avec sursis. Une peine jugée trop légère par le Parquet qui a fait appel aussitôt.
Le soulagement aura été de courte durée pour les deux adolescents toulousains condamnés mercredi par le Tribunal pour enfants de Paris à 6 mois de prison avec sursis pour terrorisme. Ils y étaient jugés à huis clos pour être partis quelques semaines en Syrie, en janvier 2014, à l'âge de 15 et 16 ans, pour rejoindre les rangs d'Al-qaïda et encouraient jusqu'à 5 ans de prison. Le Parquet de Paris a décidé de faire appel, à peine le jugement prononcé, estimant la "peine trop légère par rapport aux réquisitions". Le Procureur avait en effet requis deux ans 2 ans de prison dont un avec sursis contre l'un d'entre eux et 2 ans de prison assortis d'un an de mise à l'épreuve pour le deuxième. Il n'avait pas été suivi par la Cour qui avait choisi de reconnaître "une erreur de parcours" pour ces deux jeunes lycéens.
La douche froide
Après la satisfaction d'avoir été entendue mercredi, c'est la consternation pour Agnès Dufétel-Cordier, qui défend l'un des des adolescents : "je trouve dommage que le Parquet n'ait pas entendu cette décision d'apaisement prononcée mercredi, une décision que le Président avait commentée. La juridiction pour enfants avait considéré que c'était un dérapage dans le parcours de ces enfants, qu'il ne fallait pas les stygmatiser et les laisser reprendre le cours de leur vie. C'est vraiment dommage que le Parquet s'entête dans une position sévère".Avant d'ajouter qu'il est temps de tourner la page pour ces adolescents : "les faits remontent maintenant à janvier 2014. Ce sont des mineurs, devenus majeurs qui ont construit des choses depuis. Mon client vient de passer son bac, il intègre un BTS en septembre. Je comprendrai mal qu'une décision plus sévère vienne mettre un coup d'arrêt à ses projets".
Voyez sa réaction à cet appel du Parquet, recueillie par Corinne Lebrave et Thierry Villéger :
L'avocate revient par ailleurs sur la condamnation des ces deux jeunes gens prononcée par le tribunal pour enfants de Paris. Elle explique aussi le vide qui existe aujourd'hui en France pour accompagner les familles dont les enfants partent :