Sud Education a annoncé mercredi matin son intention de porter plainte contre l'Université Jean-Jaurès à la suite de la restriction des droits d'accès des badges de 24 salariés de l'établissement fichés par l'administration pour leur engagement dans le mouvement de blocage de l'Université en 2018.
A l'Université Jean-Jaurès de Toulouse, on l'appelle désormais le "Salto gate".
Du nom du scandale de fichage politique qui secoue l'établissement depuis la révélation par le syndicat Sud Education du blacklistage de 24 salariés de l'établissement (dont 18 enseignants et 6 personnels administratifs) ayant participé ou supposés avoir participé en 2018 au mouvement de blocage de l'Université pour protester contre le projet de fusion des Unversités et le dispositif Parcours Sup. Les droits d'accès attachés à leurs badges "Salto", qui leur permettaient d'accéder à leurs lieux de travail, avaient été restreints ou supprimés.
Ce mercredi, le syndicat Sud Education annonce qu'il porte plainte contre l'Université, en sa qualité de personne morale, pour "avoir cautionné, mais aussi encouragé cette méthode de fichage et de répression politique".
Sud Education dit également toujours attendre de la part d'Emmanuelle Garnier, la présidente de l'Université, qu'elle "condamne publiquement un procédé aussi détestable qu'illégal".
En réponse, la présidence de l'Université Jean-Jaurès précise que "dès lundi matin elle a proposé aux 24 personnes figurant sur la liste de les rencontrer, leur rappelant également qu'elle condamnait fermement tout procédé qui viserait à discriminer des agents de l'établissement en raison de leur engagement dans un mouvement social et réitérant qu'elle souhaitait que la mission d'inspection permette de faire toute la lumière sur les faits".
La quasi totalité des personnels figurant sur la liste noire établie par la directrice de l'UFR SES (Sciences Espaces et Société) a pour sa part demandé à bénéficier de la protection fonctionnelle, qui permet à tout agent public de bénéficier d'une assistance juridique et d'une réparation des préjudices subis à l'occasion ou en raison de ses fonctions.
Dans un communiqué publié ce mercredi, la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) apporte "sa solidarité et son soutien" aux personnels blacklistés. La LDH dénonce des "pratiques indignes de l'université et des institutions de la République". "Elle sera particulièrement vigilante quant au suivi et aux conclusions de l'enquête confiée à une mission de l'Inspection générale de l'Education Nationale qui doit clarifier ce qu'il en est de ces procédés discriminatoires tombant sous le coup de la Loi, dans l'ensemble de l'Université".