Agressions sexuelles dans le monde du sport : l'entraineur d'une jeune championne d'escrime condamné à Toulouse

Chloé, jeune championne d'escrime, a été victime d'agression sexuelle alors qu'elle avait 14 ans lors d'un déplacement sportif. Ce 2 décembre 2021, son ancien entraîneur de club près de Toulouse, a été condamné à 18 mois de prison dont 9 avec sursis.

Janvier 2017, Chloé rentre d'un déplacement sportif en Slovaquie. Elle est dans le train de nuit entre Paris et Toulouse lorsque son maître d'armes, son "coach", "son père de substitution", lui demande de le rejoindre dans sa couchette. La jeune escrimeuse de 14 ans ne se doute pas de la suite. Agression sexuelle. Puis quelques semaines plus tard, une violente gifle assénée en public.

Son agresseur a comparu devant le tribunal judiciaire de Toulouse, jeudi 2 décembre 2021, pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Il a été condamné à neuf mois de prison ferme et neuf mois de sursis avec une mise à l'épreuve pendant deux ans. Il doit se soumettre à des obligations de soins et doit indemniser Chloé. Son nom est désormais inscrit dans le fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais)

"Descente aux enfers"

Aujourd'hui âgée de 19 ans, Chloé vit dans l'Aveyron, est désormais sociétaire du club d'escrime de Rodez. En 2017, elle évolue en Haute-Garonne, à Ramonville. En janvier de cette année là, elle participe à une compétition à Bratislava, en Slovaquie. Sur le chemin du retour, à bord du train, tout dérape.

Son entraîneur de l'époque, maître d'armes au sein du club d'escrime de Ramonville, lui demande de le rejoindre dans sa couchette. Premier message, refus de l'adolescente. Il insiste, elle y va en espérant qu'il la laissera rapidement tranquille. La suite ? Chloé décrit des caresses sur le corps et la poitrine. Finit par s'échapper.

Dans un premier temps, la jeune escrimeuse se tait. "Il y avait les championnats de France au mois de juin suivant", explique son avocate, Me Valérie Soulié. "Elle a serré les dents, n'a rien dit parce qu'elle voulait gagner. Elle a d'ailleurs décroché une médaille d'or. Et ensuite, elle a quitté le club".

Chloé porte plainte en 2018. Mais vit l'enfer. "Scarifications, tentatives de suicide, hospitalisation", liste son avocate. "Elle ne cesse de se repasser la scène, avec ce sentiment que si elle ne s'était pas échappée de cette couchette, elle aurait été violée".

"Son père de substitution"

Avant l'agression dans le train, il y avait eu beaucoup de messages qui se sont avérés à caractère sexuel, raconte Me Valérie Soulié.

Beaucoup de personnes se plaignaient,  mais c'était quelqu'un d'important, le maître d'armes. Il était connu dans le club comme se sentant intouchable. Il avait développé une bulle de confiance.

Me Valérie Soulié, avocate de Chloé

A l'époque Chloé ne s'est pas méfiée. Son entraîneur est au-dessus de tout soupçon. Et il faut savoir que la jeune sportive a perdu son père, alors qu'elle était âgée de 10 ans. 

Son maître d'armes était son père de substitution. Il l'appelait ma fille, puis ma chérie, créant la confusion.

Me Valérie Soulié

Depuis, l'homme a toujours nié les faits. A simplement reconnu avoir giflé l'adolescente en février 2017, en public. "Elle a inventé ça parce que je l'ai giflée" s'expliquait-il.

Condamné à 9 mois de prison ferme et 9 mois avec sursis

L'ancien entraîneur et maître d'armes a comparu ce jeudi 2 décembre 2021 devant le tribunal judiciaire de Toulouse. Poursuivi pour violences volontaires sur mineure de 15 ans, et agression sexuelle sur mineure de moins de 15 ans, il a été condamné à 18 mois d'emprisonnement, dont neuf mois avec sursis.

Chloé voulait "fendre l'armure" lors de cette audience. "Elle est très déterminée". D'autant plus qu'une autre victime a également témoigné. "Elle a déjà rebondi après avoir été prise en considération par l'instruction. Elle a repris ses études. Espère être sélectionnée pour les JO 2024", raconte son avocate. Chloé voulait obtenir justice et parler pour celles qui n'osent peut-être pas le faire. C'est chose faite. 

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