Agriculteurs en colère. "Nous restons mobilisés et déterminés" assure Laure Serres de la Fnsea 31

Suite au discours de politique générale du Premier ministre Gabriel Attal, Laure Serres, présidente de la FNSEA 31, exprime à nouveau les attentes des agriculteurs envers le gouvernement. Elle souligne la nécessité de mesures concrètes pour soutenir les exploitations agricoles et appelle à maintenir la mobilisation malgré la fatigue. Le blocage de Toulouse (Haute-Garonne) n'est pas écarté.

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Le discours de politique général du Premier ministre, Gabriel Attal, ne leur a rien apporté de plus mardi 30 janvier 2024. Les agriculteurs sont donc toujours présents, mercredi 31 janvier 2024 devant l'aéroport de Toulouse-Blagnac (Haute-Garonne). La Confédération paysanne, après avoir tenté de bloquer le Marché d'intérêt national (MIN) de Toulouse (Haute-Garonne) s'est rendu devant une centrale d'achat à Colomiers. Et maintenant ? La question se pose de nouveau. A Blagnac, des manifestants expriment depuis plusieurs jours de mener une "opération d'ampleur" à Toulouse. Le point avec Laure Serres, présidente de la FNSEA 31, invitée du journal ICI de France 3 Occitanie.  

A lire : VIDEO. Colère des agriculteurs : manifestation à l'aéroport Toulouse-Blagnac, avant un blocage de la Ville rose ?

France 3 Occitanie : madame Serres, vous êtes présidente de la FDSE à Haute-Garonne, agricultrice à Avignonnet-Lauraguet, vous cultivez des céréales. Le discours de politique générale de Gabriel Attal semble ne rien avoir apporté quelque chose de nouveau pour les agriculteurs. Dressez-vous le même constat ?

Laure Serres : oui, tout à fait, on est toujours en attente de décisions concrètes de la part du Premier ministre et du gouvernement en général.

France 3 Occitanie : ça veut dire que vous vous appelez à maintenir les blocages, voire à les multiplier ?

Laure Serres : oui, nous maintenons nos actions. C'est sûr. Après la multiplication, je ne sais pas, car nous commençons aussi à être un peu fatigués, mais nous restons très mobilisés et très déterminés.

France 3 Occitanie : est-ce que vous envisagez de bloquer des villes, de bloquer Toulouse ? Est-ce que vous envisagez de bloquer le pays pour que ça aille plus vite ?

Laure Serres : alors bloquer le pays, je ne sais pas si on y arrivera, mais toujours est-il que nous comptons nous faire entendre jusqu'à ce qu'on nous écoute réellement.

France 3 Occitanie : vous parlez de mesures concrètes. Aujourd'hui, est-ce avoir des aides de trésorerie ?

Laure Serres : des aides de trésorerie qui permettraient à nos exploitations de reprendre un peu de souffle.

France 3 Occitanie : et des aides sous quelle forme directe ? Un chèque en blanc de l'État ?

Laure Serres : non, pas un chèque en blanc, mais des aides directes vraiment pour prendre l'ampleur de la mesure des dégâts qui sont occasionnés sur nos exploitations et sur nos trésoreries.

France 3 Occitanie : car Gabriel Attal parle quand même d'aides pour la viticulture, pour le bio.

Laure Serres : nous sommes d'accord, mais il n'y a pas que ces deux filières dans le monde agricole. Et donc, on attend vraiment pour le reste, l'arboriculture, toutes les filières qui existent dans notre région et sur notre territoire en général.

France 3 Occitanie : le mouvement en Occitanie, on l'a vu, est parti de la base et les syndicats sont plutôt divisés. Est-ce qu'on peut attendre ce mercredi à une convergence ?

Laure Serres : les syndicats divisés ne sont pas divisés. Nous la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, nous sommes rassemblés. Après, chacun a ses spécificités. Mais nous, FNSEA et JA, nous restons unis pour le même combat.

France 3 Occitanie : mais il y a un moment où vous avez été débordés par cette base. Vous craignez ces débordements ?

Laure Serres : non, on ne craint pas de débordements. On reste toujours sur le même aspect, c'est-à-dire le respect des biens et des personnes et surtout ne pas occasionner de violences.

France 3 Occitanie : et pour ça, il faudrait peut-être sortir de l'Europe. Je cite Gabriel Attal qui assume une "exception agricole française". Pour éviter des normes qui tombent d'on ne sait où, on sait d'où, ça vient de l'Europe. Est-ce que c'est ça que vous vouliez entendre ?

Laure Serres : oui, tout à fait. Parce que les "surtranspositions" des normes sur les normes, ça devient ubuesque en fait. On ne sait plus trop à quelle scène se vouer. Et nous, ça nous occasionne encore plus de travail que d'habitude.

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