Le projet de plantation d'une centaine d'arbres prévus dans le réaménagement de la place Saint-Sernin fait polémique.
Le collectif de sauvegarde de la place alerte la mairie. Les racines des arbres pourraient faire des dégâts dans un sous-sol riche en vestiges, alors qu'il n'a pas été fouillé.
Il y aura bien des arbres sur la future place Saint-Sernin à Toulouse. Le projet présenté en novembre dernier lors d'une réunion publique par la mairie, avait ému le collectif de sauvegarde de la place Saint-Sernin à Toulouse. Selon l'association, la centaine d'arbres prévue dans le projet de réaménagement va faire de l'ombre à l'histoire du monument et à celle de la ville.
Pour la mairie le cas de Saint-Sernin est particulier. Interpellée, Annette Laigneau adjointe chargée de la Coordination des politiques d'urbanisme et d'aménagement avait demandé des précisions sur le projet : "Végétaliser les espaces pour faire de la fraîcheur en été, c'est une demande récurrente des riverains lors des projets de réaménagements urbains, mais à Saint-Sernin, il faut tenir compte du sous-sol et de la vue sur la basilique".
La décision est prise, et Annette Laigneau adjointe chargée de la Coordination des politiques d'urbanisme et d'aménagement dit vouloir désormais rassurer les riverains.
Les arbres choisis n'ont pas de racines pivotantes, elles seront guidées grâce à des géotextiles et des grilles de protection des vestiges. Voilà pour le sous-sol. Les essences choisis (Tilleuls, petits chênes...) seront réparties par secteurs. « Les arbres ne doivent pas dépasser 30 mètres, pour préserver la vue sur la basilique, mais doivent être assez hauts pour que l'on puisse passer dessous ».
Mais pour le collectif, difficile de végétaliser la place, sans mettre en péril le patrimoine archéologique. Dans un courrier adressé à Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse, au Ministre de la Culture et à ses services de la DRAC, ainsi qu’à l’urbaniste Joan Busquets et au paysagiste Michel Desvignes, il demande "qu’ils assument leur responsabilité en choisissant des solutions techniques respectueuses du lieu".
L'association avait proposé de végétaliser la place en respectant les sous-sols et le monument. "Nous avions proposé un jardin médiéval, en rapport avec l'histoire du lieu, avec des arbustes". Mais en 3 ans, ses membres disent n'avoir jamais été écouté. Ils ont découvert lors de la dernière réunion publique, que la marie n'avait pas changé son projet. Contacté, l'un d'entre eux nous confiait être découragé : " Ces plantations sont une absurdité, et un scandale".
Pour Quitterie Cazes, archéologue Maître de conférences à l'université Jean Jaurès de Toulouse, il suffit de faire des trous dans le sol autour de Saint Sernin pour détruire d’éventuels vestiges. Le sous-sol n’a jamais été fouillé et les premières traces du passé de Toulouse, dans certains secteurs autour de la basilique, sont à 20 cm du niveau actuel de la chaussée. Pour elle, Outre le sous-sol, ces arbres vont également occulter une partie du monument.
Les travaux d’embellissement de la place doivent reprendre dans quelques jours.