Autoroute A69 : "le tribunal n'a pas à se prononcer pour ou contre ce projet " : l'écologie au cœur du procès de 4 militants

Quatre opposants à l’A69 étaient jugés par le tribunal de Toulouse, mercredi 17 janvier 2024, pour s'être enchaînés à des machines afin d'empêcher le déboisement d'une zone située sur le trajet de la future autoroute reliant Castres à Toulouse. Un procès où l'écologie et la pertinence du projet ont été portées au centre des débats par les militants.

L'attente est à nouveau rallongée pour quatre militants opposés à l'autoroute A69. Il leur est reproché d’avoir bloqué des machines afin d’empêcher l’avancement des travaux de la future autoroute qui devrait relier Toulouse à Castres.

Le 27 mars 2023, les quatre opposants se sont enchaînés à des machines qui devaient déboiser une zone sur le chantier de l’A69 à Verfeil (Haute-Garonne). Selon eux, des oiseaux avaient commencé leur nidification dans ces arbres. Ils estiment avoir agi " en réaction à l’urgence climatique et à l’inaction de l’Etat ", dénonçant un " projet obsolète ".

Les militants, âgés de 29 à 42 ans, sont donc jugés pour " opposition par violence ou voie de fait à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique ". Ils étaient placés sous contrôle judiciaire depuis le 28 mars dernier.

À la barre en tant que témoins, deux figures de l'opposition à cette l'A69 : Marie Toussaint, eurodéputée et tête de liste des écologistes aux élections européennes, et Christophe Cassou, climatologue toulousain et membre du Giec.

L’action de ces quatre militants est une action de bienveillance pour le reste de la population et pour l’écosystème, ils doivent être relaxés.

Marie Toussaint, eurodéputée écologiste

"S'enchaîner aux machines ne va pas régler le réchauffement climatique"

Lors du procès, le procureur a tenu à rappeler que ce n'était pas le rôle du tribunal de se prononcer pour ou contre l'A69. " La question sur laquelle nous devons nous pencher est : a-t-on le droit d'employer ces moyens pour contester des travaux avec lesquels on n'est pas d'accord ? " a-t-il ajouté. 

" Le fait de s'enchaîner aux machines ne va pas régler le réchauffement climatique, l'état de nécessité ne peut pas être soulevé ici ", a conclu le procureur, qui réclame comme peine d'avertissement 1000 euros d'amende pour chacun des prévenus, dont 900 avec sursis.

Le tribunal doit tout de même avoir la certitude que ces travaux sont d'utilité publique. On parle d'un projet qui va artificialiser 366 hectares de terres agricoles et détruire 11 hectares de bois et zones humides !

Claire Dujardin, avocate des prévenus

La décision du tribunal a été mise en délibéré au 28 février 2024. 

(Avec Juliette Meurin)

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