Dans un communiqué transmis à France 3, le conseiller municipal délégué qui avait indiqué sur une radio israélienne qu'il y avait "trop d'arabes" à Toulouse présente ses excuses. Mais refuse de répondre à la demande du maire Jean-Luc Moudenc et ne présentera pas sa démission.
Il présente ses excuses, notamment à la communauté musulmane de Toulouse, mais affirme qu'il ne démissionnera pas de son mandat de conseiller municipal : 24 heures après l'injonction du maire LR Jean-Luc Moudenc, qui lui demandait de démissionner, Aviv Zonabend confirme ce qu'il disait déjà jeudi à France 3, c'est à dire sa volonté de ne pas démissionner du conseil municipal. Mais il s'excuse pour les effets que ses paroles ont produit.
Lors d'une interview sur une radio israélienne, il avait indiqué qu'il y avait "trop d'arabes" à Toulouse, soulevant un tollé. Selon lui, il s'agit d'une "maladresse" due à un manque de maîtrise de l'Hébreu. Il présente en conséquence ses excuses.
Aviv Zonabend restera donc conseiller municipal puisqu'il refuse de démissionner et que le maire de Toulouse ne peut l'y contraindre. Il va en revanche perdre ses délégations (relations avec les villes jumelées, insertion dans les marchés publics) que Jean-Luc Moudenc s'est engagé à lui retirer.
Voici le communiqué d'Aviv Zonabend, que nous publions ici dans son intégralité :
"L’ensemble de ma carrière, l’ensemble de mes propos prononcés jusque-là, l’ensemble de mes actes démontrent mon antiracisme.
Deux mots ont été sortis de leur contexte, relativement au sujet de la sécurité des juifs portant la kippa, par des médias en mal de buzz. Ils ont suffi à réveiller la bête immonde, si j’en juge par le déferlement de mails à connotation antisémites que je reçois.
Je tenais d’abord à présenter mes excuses envers ceux que j’ai pu froisser. Je réaffirme sans équivoque mon amitié et ma sympathie de toujours à l’ensemble des musulmans respectueux des lois de notre république. Je suis très sensible aux nombreux messages de soutien de membres de la communauté musulmane de Toulouse. Eux se situent au-delà d’une maladresse conjoncturelle, que le mode de communication (la voix téléphonique), également qu’une langue étrangère (l’hébreu) mal maitrisée dans ses nuances et ses subtilités, on favorisés. Eux savent que c’est bien la pensée profonde d’un homme et ses actes objectifs sur la durée, qui importent le plus. Eux savent que je n’ai pu, en quelques minutes, devenir soudainement raciste. Comme l’a reconnu Monsieur le Maire en totale rupture avec mon passé et mon présent.
Dès le 16 mai commencera le jeûne du Ramadan. Comme chaque année, je leur souhaite de bonnes fêtes, un bon jeûne. Ce jeûne est l’occasion de se tourner vers les autres, de manifester son amour, son altruisme et sa générosité envers ses proches. C’est le sens du message que je porte chaque année en leurs souhaitant de bonnes fêtes.
Je reste enfin attaché à mes valeurs universelles, fraternelles que j’ai toujours portées envers tous, à l’écoute de chacun. En tant qu’élu de la République, je demeure soucieux de la cohésion sociale et de la pérennité du pacte Républicain, ce que Monsieur le Maire sait parfaitement. Il comprendra pourquoi je ne démissionne pas, car cela serait accréditer l’injuste étiquette de raciste que certains
m’accolent avec promptitude.
Au-delà de ma personne, je souhaite que le retrait de mes délégations ne soit pas vain, mais qu’il serve à un regain d’une prise de conscience salutaire. Je demeure en effet profondément inquiet pour l’avenir de mon pays, que j’aime par-dessus tout. Chacun aura pu mesurer la tragique difficulté, pour les lanceurs d’alertes, de faire entendre leur voix. Les sujets de fond prioritaires doivent néanmoins transcender cet obstacle, cette chape de plomb que les « coupeurs de langue » veulent faire peser sur les vérités qui les dérangent. Les sujets de fond sont le séparatisme islamiste, la sécession culturelle en cours, l’extrémisme de certains musulmans radicalisés qui mettent en danger les valeurs de la République…
Le sujet de fond, c’est aussi l’antisémitisme culturel qui règne de façon endémique au sein d’une bonne partie de la communauté arabo-musulmane. Plus que jamais, je reste persuadé qu’il convient de stigmatiser avec vigueur ces périls. Il importe d’avantage de nommer le mal, puis de le combattre, plutôt que de s’obstiner à débusquer le mot de trop, la virgule malencontreuse prononcés par ceux qui ont le courage d’exprimer les réalités du terrain. C’est peu dire qu’actuellement, les politiques n’osent pas suffisamment s’aventurer dans ces contrées tumultueuses.
Ceci étant dit, il est temps maintenant que cesse cette polémique journalistique fortement amplifiée. Il est temps qu’une concorde fraternelle revienne enfin entre tous. C’est ma volonté la plus chère, c’est mon engagement de toujours. Je fais un rêve… Je rêve que toutes les personnalités éprises de paix et de fraternité, de toutes origines et de toutes confessions, établissent entre elles un lien permanent. Aviv Zonabend"